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Kokkoku – tome 1 de Seita Horio

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Kokkoku - tome 1

Kokkoku – tome 1 de Seita Horio

Le monde du temps figé !

Kokkoku est l’un des derniers titres de Glénat. Avec son titre et sa couverture qui ne laissent pas deviner grand chose du contenu, difficile de savoir ce qui se cache derrière ce titre. Pourtant ce seinen a été nominé au prix Manga Taisho Awards en 2011. Ce qui est souvent plutôt bon signe.

Mais que nous réserve ce Kokkoku ?

Kokkoku – tome 1 de Seita Horio est édité par Glénat et est disponible à la vente depuis le 18 mars 2015.

Résumé de Kokkoku 1 chez Glénat

Résumé de l’éditeur :

Juri Yukawa (28 ans) habite avec son grand-père à la retraite, son père et son frère tous les deux sans emploi, sa mère et sa petite soeur mère célibataire.
Un jour, le frère et le neveu de Juri se font enlever.
Les ravisseurs réclament une rançon et leur laissent 30 minutes pour délivrer l’argent. Juri décide de s’y rendre pour sauver les deux garçon. Mais son grand-père l’arrête. Il a décidé d’utiliser un drôle d’objet en sa possession et qui lui permet d’arrêter le temps…
Autour d’eux tout se fige instantanément et ils vont pouvoir secourir leur famille en utilisant cet espace temps.
Mais ils vont bientôt découvrir que ce temps figé a également ses règle naturelles et ses prédateurs….

Un titre mystérieux

Kokkoku est un titre mystérieux à plus d’un titre. Déjà le nom de Kokkoku ne donne pas beaucoup d’indications sur le contenu de ce manga, ni même sa couverture. Son histoire l’est tout autant avec ce monde figé et ce pouvoir d’arrêter le temps. Mais je vais y revenir plus tard.
Bref, autant d’éléments qui nous font plonger un peu dans l’inconnu sans trop savoir à quoi s’attendre.

Bien qu’il s’agisse d’un premier tome et donc une introduction à cet univers, le lecteur est très vite plongé dans le cœur du récit. Seita Horio a à peine le temps d’introduire ses personnages principaux, dont Juri et son grand-père, que le récit plonge la tête la première dans l’intrigue principale. Très rapidement on assiste à l’enlèvement du frère de Juri et de son neveu Makoto. Les ravisseurs exigent une rançon dans un délai très court pour éviter que la famille fasse appel à la police. Alors qu’on pense avoir à faire à un classique récit d’enlèvement, Kokkoku prend une toute autre direction. En effet, le grand-père utilise une énigmatique pierre mystique, transmise de génération en génération, qui permet de figer le temps. Dès lors, l’histoire bascule dans le fantastique.

Rapidement le lecteur est placé au cœur même de l’intrigue principale et du concept de la série avec ce monde figé. Le problème c’est qu’en contrepartie, le développement des personnages importants est réduit au strict nécessaire. La famille Yukawa est à peine présentée, et il n’y a pas d’empathie avec les membres de cette famille. De fait, l’enlèvement ne suscite presque pas d’émotion et est relayée à un simple rebondissement.
Même si le mangaka s’évertue de donner plus de consistance à ses personnages et notamment Juri, via des flashback, on ne s’y attachent jamais vraiment. Surtout qu’ils souffrent d’un manque de charisme.

Le véritable intérêt de ce titre réside dans ce monde figé et ce qui en découle. Là aussi, on s’apercevra que ce monde figé est régi par des règles et que tout n’est pas si simple qu’il n’y parait. Le mangaka introduit de nombreux aspects qui vont intriguer le lecteur. Qu’est-ce que cette pierre ? Pourquoi certaines personnes ne sont pas figées ? Quels sont les objectifs des ravisseurs ? Qui sont-ils ? Quelles sont les capacités possédées par la famille Yukawa ?…

Bref énormément de questions restent en suspens. Certaines ont déjà des éléments de réponses, quand d’autres n’en ont aucun.
Le lecteur peut être désorienté par ce monde insolite, et ses mystères. Pour désarçonner encore plus ce dernier, l’auteur introduit aussi un principe de téléportation à courte portée et un être fantastique, appelé le « régent » qui joue le rôle de gardien de ce monde… Des éléments intéressants donnant la sensation que ce monde regorge de mystères et de possibilités. Mais il y a peut-être trop de zones d’ombre pour que la lecture soit claire. On ne comprend pas aisément tout ce que ce monde implique, ses règles et son fonctionnement. Ce qui fait que la lecture peut être exigeante et le titre difficilement appréhendable.

D’autant plus que l’on ne voit pas forcément où veut nous amener l’auteur et toutes les possibilités de ce monde, de cette pierre et des Yukawa. Mais en même temps c’est ce qui rend ce titre enivrant et suscite la curiosité pour la suite.

Graphiquement, le trait de Seita Horio est assez intéressant, sortant un peu des standards actuels. Il est à la fois plein de personnalité, mais en même temps ne parait pas toujours maîtrisé. Le charadesign n’est pas toujours très réussi, puisque j’ai eu quelques difficultés à bien différencier certains personnages. Pourtant, le tout est bien réalisé et il arrive parfaitement à donner vie à ce monde figé. Cela passe par, fort logiquement, une impression de vide et d’immobilisme dans les arrières-plans. Du coup, même si ça manque parfois de vie, on s’immerge facilement dans le monde.

Pour conclure, Kokkoku est un seinen étrange. Etrange dans le sens où tout arrive vite sans prendre le temps de poser l’intrigue et ses personnages. Mais également étrange dans les thématiques et idées abordées comme ce monde figé, la pierre mystérieuse, la créature « régent »…
L’atmosphère posée est intéressante mais le lecteur navigue un peu à vue. On ne sait pas bien ce qui se passe, où veut nous emmener l’auteur et il y a énormément d’interrogations en suspens sur ce monde, les pouvoirs de chacun et les motivations des uns et des autres. Il y a donc un goût d’inachevé. La lecture du tome 2 va s’avérer être indispensable pour vraiment se faire une idée. Car en l’état c’est compliqué, bien que l’on sente le potentiel du titre. Mais le titre est trop flou pour le moment ! Cela va dans plusieurs directions, avec plusieurs idées intéressantes. Mais on s’éparpille et le lecteur peut être perdu en route.

Un potentiel certain, mais une introduction maladroite ! A voir dans le tome 2 !

Et vous qu’avez-vous pensé de ce titre ? Vous a-t-il un peu perturbé dans sa compréhension ?


Les Mangas du Mercredi #7

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Les Mangas du mercredi #7

On est mercredi et mercredi c’est le jour des Mangas du Mercredi (oui il y a beaucoup de répétitions de mercredi dans cette phrase !), qui porte bien son nom ! Aujourd’hui, on est au 7ème article de ce genre. Et ce dernier s’annonce très sport.

Au programme je vais vous proposer des critiques de Haikyu !! – tome 8, Kuroko’s Basket- tome 20 et Dream Team – tomes 19-20.

 

Haikyu !! – tome 8 de Haruichi Furudate chez Kazé Manga

Dans ce tome 8, nous allons assister à la fin de rencontre tendue entre Karasuno et Aoba Jôsai. L’équipe de nos héros est revenue dans le match et est prête à saisir pleinement sa chance. Surtout que Kageyama a fini de se morfondre sur Oikawa.
Haruichi Furudate parvient à maintenir une tension constante au fur et à mesure que les points défilent. L’issue de la rencontre est incertaine. Chaque équipe ayant des qualités indéniables. Aoba Jôsai a son incroyable capacité d’adaptation et le service redoutable de Oikawa. Karasuno a, elle, le génie de Kageyama et les courtes d’Hinata. Qui craquera en premier ? Qu’est-ce qui fera basculer le match ?

Le mangaka va d’ailleurs faire intervenir un remplacant : Yamaguchi que l’on avait peu vu jusqu’ici. Est-ce lui qui va faire la différence ?
Même si le match traine depuis plusieurs tomes, l’intérêt et le plaisir sont toujours là. Tout ça grâce au mangaka et sa narration, pleine de rebondissements et son amour pour ce sport. Il utilise un peu toutes les spécificités de ce sport, tout en les transposant à la sauce shônen. Et ce mélange fonctionne terriblement bien.
Au-delà de l’aspect purement jeu, ce match est aussi l’occasion pour Kageyama de faire face à ses vieux démons et de casser son image de soliste hyper talentueux. On sent que ce match va marquer le début d’une nouvelle ère où le passeur joue pour ses équipiers.
Furudate n’en oublie pas non plus de développer l’adversaire et de faire ressortir quelques individualités. Il aurait tort de s’en priver puisqu’on risque surement de les recroiser plus tard.
Les graphismes sont toujours aussi dynamiques et plaisants. Le seul reproche que je pourrais faire c’est dans l’utilisation d’un shéma narratif trop convenu pour du shônen sportif quant à ce match.
Il y a un événement que l’on voit trop souvent et qui est repris ici. Mais je ne vais pas vous spoiler.

 

Kuroko’s Basket – tome 20 de Tadatoshi Fujimaki chez Kazé Manga

Seirin ayant fini son match, la suite va mettre en avant les autres grosses équipes comprenant souvent un membre de la GM.
Ici, on va suivre la fin de l’affrontement entre Kise et Shogo. Vu le passif entre eux, leur confrontation sera assez forte même si on part un peu trop dans les « super pouvoirs ».
Le gros de ce tome est surtout consacré à l’affrontement entre Rakuzan et Shûtoku. Soit Midorima vs Akashi.

L’occasion de voir en quoi l’ancien meneur de la génération miracle, connu comme étant le plus doué, mérite sa réputation. Le mangaka va donc développer ce personnage et on va en apprendre encore un peu plus sa cette GM.

L’affrontement entre ces deux membres sera rude et excitant à la fois. Chacun va faire étalage de ses capacités hors-normes. Comme à son habitude, l’auteur va encore loin dans les capacités de chacun. On n’est définitivement pas dans du basket réaliste. Surtout qu’Akashi a un côté encore moins humain avec ses yeux vairons lui donnant des « pouvoirs ».
Ce côté me déplait de plus en plus, car on vire presque dans le n’importe quoi par moment.
Ce qui est dommage car la narration des matchs est un modèle, tant il y a de l’intensité, des enjeux et des phases de jeu fortes. Le tout saupoudré de développement des personnages qui se construisent dans l’adversité, tout en se révélant au cours de flashback.

Kuroko’s Basket reste une lecture divertissante mais ce manga ne fera pas parti de mes références en matière de shônen sportif.

 

Dream team – tomes 19 et 20 de takeshi Hinata chez Glénat

Après Kuroko’s Basket, on va continuer de parler de ce sport que j’aime tant : le basket, avec cette fois-ci Dream Team.
Après les précédents évènements, la période est à une reconstruction plus saine du club. Tout d’abord il est est en passe d’être officiellement considéré et d’avoir un encadrant.
Ensuite chaque joueur a pris conscience de ses lacunes et chacun cherche à s’améliorer. Mais pour cela, il faut de l’expérience de jeu, et donc disputer des matchs. Heureusement, un tournoi amateur est organisé. Dans le même temps, Sora, Chiaki et Tobi tombent sur du basket de rue, avec notamment le prodige Nino.

Takeshi Hinata introduit un nouveau personnage, probablement récurrent avec ce Nino. Lui aussi n’est pas grand. Mais c’est un génie de la balle orange avec une technique incroyable, bien que très streetball. Ce personnage et sa façon de jouer apportent un vent de fraîcheur au titre.

En plus du basket, ce tome va aussi un peu s’attarder sur les amourettes de Madoka et les réactions de certains de ses prétendants. Comme à son habitude, le mangaka développe encore un peu plus chaque personnage, mais tout en se focalisant sur le basket. Mais ici un basket presque crédible. J’ai hâte de voir comment tout ce petit monde va évoluer, et comment l’équipe de Kuzuryu va s’améliorer, notamment avec les remplaçant comme les Nabe et autres.

J’aime vraiment bien ce titre, avec ses personnages attachants, son basket crédible et son ambiance. Il est parfois un peu lent et manque de vrais matchs à enjeux, mais ça reste un très bon shônen. Vivement la suite.

A bientôt pour un nouveau numéro des mangas du mercredi

Poison City – tome 1 de Tetsuya Tsutsui

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Poison City - tome 1

Poison City – tome 1 de Tetsuya Tsutsui

Censure vs Liberté d’expression

Après leur collaboration très étroite sur Prophecy, Ki-oon et Tetsuya Tsutsui travaillent de nouveau main dans la main, pour nous proposer un nouveau titre ambitieux : Poison City.
Ce dernier a pour sujet principal la censure et la liberté d’expression. Compte-tenu des événements de Janvier 2015, son propos n’aura jamais été autant d’actualité.

Mais avec un sujet si fort, si engagé, le résultat est-il à la hauteur ?

Poison City – tome 1 de Tetsuya Tsutsui est édité par Ki-oon et est disponible à la vente depuis le 12 mars 2015.

Résumé de Poison City 1 chez Ki-oon

Résumé de l’éditeur :

Tokyo, 2019. À mois d’un an de l’ouverture des Jeux Olympiques, le Japon est bien décidé à faire place nette avant de recevoir les athlètes du monde entier. Une vague de puritanisme exacerbé s’abat dans tout le pays, cristallisée par la multiplication de mouvements autoproclamés de vigilance citoyenne. Littérature, cinéma, jeu vidéo, bande dessinée : aucun mode d’expression n’est épargné.
C’est dans ce climat suffocant que Mikio Hibino, jeune auteur de 32 ans, se lance un peu naïvement dans la publication d’un manga d’horreur ultra réaliste, Dark Walker. Une démarche aux conséquences funestes qui va précipiter l’auteur et son éditeur dans l’oeil du cyclone…

Le Comic Code Authority version manga

Comme nous l’explique Ki-oon dans les dernières pages de ce volume, Poison City est né d’un épisode réel qui est arrivé à l’auteur. En 2013, il apprend que son manga Manhole est considéré comme « œuvre nocive pour les mineurs » par une agence de protection de l’enfance de Nagasaki. Sauf que cette censure a été décidé de façon assez arbitraire. De là, est née l’idée de ce seinen.
D’ailleurs, je pense que Ki-oon aurait du placer ce petit texte en début de manga, pour bien placé Poison City dans le contexte. Savoir cela offre une vision un peu différente du manga. Déjà, on voit qu’il ne s’agit que d’une extrapolation de quelque chose qui existe déjà et donc, ce n’est pas totalement imaginé. Ensuite, en sachant cela, on peut s’interroger sur la portée symbolique de ce titre. Est-ce que Tetsuya Tsutsui n’a écrit ce titre que par vengeance ?

L’histoire se déroule dans un futur assez proche, en 2019, à une époque où Tokyo va bientôt accueillir les Jeux Olympiques. Un comité bien-pensant met tout en oeuvre pour lisser l’image de la culture japonaise en portant un coup d’arrêt aux œuvres qu’il juge controversées. La pression de ce comité, et son plus digne représentant, devient si forte qu’elle impacte la création même. C’est ainsi qu’un mangaka, en passe d’être publié, va faire face à cette censure, qui débute tout d’abord par de l’auto-censure.

Dès les premières pages, le mangaka prend son lectorat au dépourvu, avec ce qu’il croit être une histoire de personnes poussées au cannibalisme suite à un virus. Mais rapidement, on va s’apercevoir qu’il ne s’agit que de la mise en image du scénario d’un apprenti mangaka : Mikio Hibino. C’est par le biais de ce personnage (l’utilisation d’un mangaka comme héros n’est pas fortuite) que le mangaka va nous faire comprendre comment une société peut basculer dans une censure excessive. Notre protagoniste n’a pas réalisé à quel point la société japonaise avait changé. Il voit ainsi sa nouvelle série subir, d’abord de façon indirecte, les foudres de la censure. Il va donc être confronté au choix de s’y conformer pour être publié et continuer son métier ou bien laisser parler sa liberté d’expression.

Tetsuya Tsutsui nous livre une nouvelle fois un titre engagé, qui colle malheureusement aux événements récents. La thématique est évidente et tourne autour de la liberté de création et d’expression face à la censure et à la bien-pensée dictée par une structure d’état. On pourrait croire qu’il ne s’agit que d’une projection et une vengeance de l’auteur par rapport à ses déboires personnelles. Même s’il y a un tout petit peu de ça, l’auteur s’en éloigne pour nous livre un manga intelligent et au discours fort. Il pose de vraies questions et dépeint une situation certes un peu extrême, mais pas si irréaliste que ça.

Pour cela, au lieu de confronter directement son héros à un organe de censure, qui ferait loucher vers certaines pages peu reluisantes de notre histoire, ou encore qui ferait penser au classique Farenheit 451, il va d’abord passer par des étapes intermédiaire. Et ces étapes nous montrent bien que le plus gros des freins reste l’auto-censure ou la censure de personnes bienveillantes. Ainsi le personnage principal va se voir recommander, pour son bien, d’aseptiser certains passages, de modifier son histoire, d’anticiper des passages qui pourraient être jugés subversifs. Mais ces recommandations viennent en premier lieu de personnes compatissantes, bienveillantes et qui ne sont pas d’accord avec ce procédé. Et c’est en ça que c’est intelligent. Cela montre que la censure peut être plus sournoise qu’une simple agence dictant ce qui est bien ou pas. Et c’est même ici le plus grave et le plus choquant. Avec la volonté de bien faire, on voit bien comment on en vient à dénaturer une oeuvre pour coller aux bonnes pratiques.

Pour montrer les effets pervers où cela peut mener, Tsutsui use de petites ficelles rendant encore plus terrifiantes cette censure. Je pense notamment à l’utilisation d’enfants pour dénoncer les oeuvres amorales ou l’apparition d’un personnage « converti » presque lobotomisé. Ce dernier, n’est pas forcément la meilleure idée de l’auteur. Même s’il a pour but de montrer comment on peut suivre la censure juste pour pouvoir survivre, il est trop manichéen pour être intéressant et pertinent.

Pour donner un visage à la censure, le mangaka va dépeindre un politicien habile mais manipulateur et extrémiste, poussé par des convictions très personnelles. On y voit bien un personnage capable de s’attirer le soutien de la masse jusqu’à peut-être même poser les bases d’un régime plus totalitaire.

 

Une autre bonne idée du mangaka, pour rendre le tout plus digeste et surtout donner plus de poids aux arguments des un et des autres, consiste à entrecouper son récit de passage issus du manga du héros. Ce découpage se révèle diablement efficace et permet de mieux comprendre les états d’âme de l’artiste et son refus de voir son oeuvre modifiée pour plaire aux censeurs.

Tsutsui évite aussi de tomber dans la caricature et la charge aveugle contre la censure. Même si son discours est très partisan, les positions de chacun sont convaincantes et assez réalistes. Ce qui rend d’autant plus fort les messages véhiculés par ce Poison City. Il a su également trouver les arguments chocs pour etayer son propos. Le plus bel exemple reste l’arrivée de l’éditeur étranger, en l’occurrence américain, permettant ainsi de parler du fameux Comics Code Authority et des dégâts initiés par le controversé Fréderic Wertham. On oubliera que ce personnage est introduit assez maladroitement et que l’on sent trop qu’il sert de prétexte pour exposer cette épisode historique du neuvième art.

Cette lecture doit faire réfléchir le lecteur sur cette notion de liberté d’expression et liberté de création, et l’importance que cela peut avoir. Bien que l’intérêt réside dans son côté militantisme, Poison City peut se lire aussi d’un point de vue purement récréatif. Même ainsi, la lecture est plaisante et on hâte de voir comment Mikio Hibino va réussir à rencontrer le succès avec son Dark Walker version non modifiée. Tout comme on a hâte de voir comme ce Japon fantasmé va basculer ou non dans un excès de censure et d’intrusion dans la créativité.

 

Pour conclure, Poison City – tome 1 de Tetsuya Tsutsui est un titre engagé, qui flirte parfois avec une réponse cinglante aux problèmes de l’auteur, mais qui ne tombe jamais réellement dedans. C’est surtout un manga d’anticipation où un organe gouvernemental exerce une pression au nom de la protection des enfants contre des oeuvres nocives. Avec ce thème, le mangaka nous livre une réflexion intéressante sur la liberté de création et d’expression. On sent que ce thème lui tient à coeur, et on a donc une oeuvre presque militante. Tout n’est pas parfait avec quelques maladresses et quelques points caricaturaux mais c’est du très bon Tetsuya Tsutsui. Ce dernier a toujours son trait très reconnaissable et une maîtrise de sa narration. J’ai particulièrement apprécié l’insertion de pages issues du manga du héros.

J’ai également apprécié l’angle d’attaque de cette diatribe contre la censure. Au lieu d’y aller de front en opposant pro et anti, il choisit une voie plus maline et retorse. Ainsi l’impact, le poids de cette censure ambiante se fait de façon plus insidieuse par de l’auto-censure, ou une invitation à la modération par des gens proches et concernés. Intelligent !

J’ai hâte de lire la suite de Poison City et voir comment Tsutsui va conclure toute ça et donc mettre un point final à cette virulente prise de position.

 

Et vous qu’avez-vous pensé de cette oeuvre qui trouve encore trop écho chez nous ? Y voyez-vous un récit intelligent pour alerter sur les méfaits de la censure ou au contraire une simple vengeance de l’auteur ?

Your Lie in April – tomes 1 et 2 de Naoshi Arakawa

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Your Lie in April - tome 1

Your Lie in April – tomes 1 et 2 de Naoshi Arakawa

Un shônen autour de la musique !

Your Lie in April n’est peut-être pas un titre qui vous est inconnu. Outre le manga, il a également eu une adaptation en anim’ que nous avons déjà pu voir en France.
Mais ici, nous allons bien nous intéresser à l’oeuvre de Naoshi Arakawa sous format papier.
Malgré son titre, sa couverture et son synopsis, nous avons bien là un shônen. Connaissant la capacité de Ki-oon a déniché de petites pépites, voyons voir si on pourra aussi rajouter ce manga dans cette catégorie.

Your Lie in April – tomes 1 et 2 de Naoshi Arakawa sont édités par Ki-oon et sont disponible à la vente depuis le 09 avril 2015.

Résumé de Your Lie in april 1 et 2 chez Ki-oon
Résumé du tome 1 :

À 11 ans, Kôsei Arima est déjà un virtuose du piano. Formé avec la plus grande sévérité par une mère qui lui inflige d’interminables séances de répétition, il écume inlassablement tous les concours nationaux, où son talent éblouit les juges. Mais le jour où sa mère meurt d’une longue maladie, il perd complètement la faculté de jouer de son instrument : victime d’un blocage psychologique, le jeune garçon n’entend plus le son du piano quand il essaie d’en jouer…
Quelques années plus tard, son chemin croise celui de Kaori, une violoniste dont l’approche de la musique diffère totalement de la sienne. Alors que Kôsei est une véritable machine qui sait restituer les partitions à la perfection, Kaori, elle, préfère s’approprier les œuvres et les réinterpréter à sa manière… La rencontre avec cette jeune fille au caractère explosif va bouleverser les certitudes de Kôsei et redonner un sens à sa vie !

Résumé du tome 2 :

Invité en tant qu’ami de service à un rendez-vous arrangé, Kôsei fait la rencontre de Kaori, une violoniste talentueuse et pleine de vie qui l’oblige à renouer avec le monde de la musique. Et pour cause : la demoiselle semble bien décidée à faire de lui son accompagnateur officiel pour la suite du concours Towa !
Malgré le refus du jeune garçon, Kaori ne se démonte pas et finit par le convaincre de remonter sur scène. Seul problème, et de taille : Kôsei ne s’entend toujours pas jouer… Dans ces conditions, ont-ils vraiment une chance de passer les éliminatoires ?

Quand la rigueur du piano rencontre la liberté du violon

Après A Silent Voice, Ki-oon nous propose un nouveau shônen sortant des sentiers battus, et lui aussi auréolé de quelques récompenses au Japon. Il s’agit de Your Lie in April.
Ce manga diffère des autres shônens par sa thématique axée autour de la musique, et qui plus est, de la musique classique. D’ailleurs, très honnêtement, le titre, la couverture, le synopsis font quand même plus penser à un shôjô qu’à un shônen.

L’histoire est celle de Kôsei qui fût un jeune prodige du piano jusqu’au jour où, lors d’une représentation il s’est arrêté de jouer. Depuis ce jour là, il se refuse à rejouer de cet instrument et évolue dans une espèce de résignation et une tristesse permanentes. Malgré la présence de ces amis : la turbulente Tsubaki et le beau-gosse mais néanmoins cool Ryota, il n’arrive pas à se défaire de ce traumatisme. Mais heureusement, son quotidien va être chamboulé par l’arrivée de la pétillante Kaori. Cette dernière est une musicienne et pourrait bien perturber le quotidien de Kôsei.

Your Lie in April est un manga fait de contrastes. C’est un titre léger, frais, parfois drôle et touchant. Pourtant tout part d’un drame, enfin de deux pour être plus précis. Le personnage de Kôsei est terriblement marqué par le traumatisme d’une de ses prestations sur scène. Il y a quelques années, alors qu’il était présenté comme un vrai prodige du piano, malgré des heures de répétition acharnée, en plein milieu d’un morceau, il a été incapable de le continuer. Les notes se sont défilées sous ses yeux, et il n’entendait plus le son du piano. Ce handicap provient vraisemblablement du décès de sa mère, peu de temps avant, qui lui faisait répéter le piano pour en faire un pianiste reconnu.
C’est sur cette base dramatique que le récit se construit. Par le biais de ses amis et de cette Kaori, il va essayer de vivre plus pleinement sa vie, de retrouver goût à la musique, et plus généralement profiter de sa jeunesse.

Les contrastes se retrouvent aussi dans la caractérisation des personnages. Si Kôsei est presque amorphe, sans but dans son existence, Kaori respire la vie et la spontanéité. Elle profite de la vie et de ses bonheurs au maximum. C’est un vent de fraicheur et de liberté pour le lecteur mais aussi pour le héros. Clairement Naoshi Arakawa a cherché à les opposer. Seule la musique les réunit. Mais même de ce point de vue-là ils sont opposés. Kôsei est présenté comme une machine capable de suivre à la perfection une partition, quand Kaori est, elle, décrite comme une musicienne s’appropriant un morceau pour mieux le réinterpréter et sortir des carcans de ce monde musical. Même le choix de l’instrument semble suivre cette volonté d’opposition entre un instrument lourd, posé et un instrument à corde plus virevoltant où son musicien peut se déplacer et laisser parler sa liberté.

Tout au long du récit, il y a beaucoup de légèreté et d’humour dans les différentes scénettes et interactions entre personnages. Pourtant Kôsei continue à garder cette morosité. Sa carapace ne commençant à se fissurer que quand il va voir jouer Kaori et sa spontanéité. Puis elle va se fendre qu’à partir du tome 2 quand Kaori va l’obliger à l’accompagner lors d’un concours.

Les deux personnages sont très vite attachants. La spontanéité et la fraîcheur de Kaori font mouche d’emblée. Surtout que le mangaka s’amuse à lui donner un côté presque bi-polaire. Tantôt douce et tantôt une furie aggressive. Mais ce mélange fonctionne bien. Elle remplit parfaitement son rôle de dynamiteur.
Pour Kôsei c’est ses blessures qui le rendent attachant.
Les seconds rôles ne sont pas inintéressants non plus bien qu’un brin caricaturaux. S’ils servent parfois de faire valoir, ils apportent quand même au titre, pour dédramatiser une situation, mais aussi et surtout parce qu’on sent le carré amoureux à venir.
Si dans le premier tome l’intrigue amoureuse est très mineure, elle prend plus de poids dans le deuxième. On voit naître des sentiments de part et d’autre. Le premier tome est surtout une introduction aux deux personnages principaux.
Le deuxième volume accélère un peu plus tout ça en plaçant Kôsei devant le fait accompli et en développant un début de relation entre lui et Kaori. Mais le tout se fait sans oublier la musique. C’est une thématique centrale et bien exploitée.

Au cours de ce volet, Naoshi Arakawa dissémine quelques informations qui pourraient bien être importantes par la suite et qui expliqueraient bien des choses. L’intensité est plus forte et le tout devient captivant quand on suit le concours de Kaori avec Kosei se remettant au piano.

Graphiquement, le trait de Arakawa est réussi. Si ses cases manquent souvent de détails et de décors, il a un talent particulier pour croquer ses personnages et leur insuffler de la vie. Il y a un côté épuré, qui va à l’essentiel, mais qui donne un côté enjoué et classieux au tout. Je trouve qu’il se marie bien avec la thématique de la musique. Surtout que le mangaka est assez doué pour faire vivre à son lecteur un morceau. Avec son découpage, ses choix de cadrage, il nous entraîne dans la valse des notes des protagonistes. Certes, le tout gagnerait à être plus travaillé et détaillé mais la magie opère néanmoins.

Pour conclure, Your Lie in April – tomes 1 et 2 de Naoshi Arakawa promettent une série forte à rajouter au catalogue de Ki-oon. Si le premier opus présentait l’univers, les personnages et le traumatisme du héros, en jouant beaucoup sur les contrastes, le deuxième volet lui rentre plus de plein pied dans l’intrigue. Les enjeux sentimentaux se mettent place, l’alchimie entre Kôsei et Kaori saute aux yeux et la musique et l’interprétation sont centrales.
Avec ses personnages attachants, son côté positif mais également émouvant, ce Your Lie in April, malgré ses cases parfois un peu vides, est un vrai bon moment de lecture, rafraîchissant comme une bise printanière.
Hâte de lire la suite, de voir comment les deux musiciens vont interagir et comment Kaori va parvenir à redonner goût à la vie et la musique à Kôsei.

Et vous qu’en avez-vous pensé ? Avez-vous trouvé ces personnages sympathiques ?

Jabberwocky – tome 2 de Masato Hisa

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Jabberwocky - tome 2

Jabberwocky – tome 2 de Masato Hisa

Le premier tome de Jabberwocky m’avait laissé vraiment perplexe. Bien que sachant que ce seinen était vraiment singulier, je n’ai pas réussi à complètement rentrer dedans. La faute, principalement, à un graphisme qui ne me touche pas.

J’espérais donc que la suite leverait mes doutes et que je m’habituerais aux dessins. Est-ce le cas ?

Jabberwocky – tome 2 de Masato Hisa est édité par Glénat et est disponible à la vente depuis le 04 mars 2015.

Résumé de Jabberwocky 2 chez Glénat

Résumé de l’éditeur :

Lily Apricot, une ancienne tueuse des services secrets anglais, a pu échapper à son passé en rejoignant la société secrète “Le Château d’If”, dirigée par le comte de Monte Cristo troisième du nom. Elle fait à présent équipe avec un étrange partenaire, l’oviraptor Sabata Van Cleef.
Ensemble, ils tentent de déjouer les complots des grands de ce monde, souvent des dinosaures qui cherchent à tracer, de gré ou de force, les grandes lignes de l’Histoire !

Un graphisme toujours aussi spécial

Dans ce tome 2, nous retrouvons les deux héros Lily et Sabata qui forment effectivement un duo pour le « Château d’If« . Ces agents de terrain vont intervenir sur deux affaires. La première est la suite des événements en Italie, avec la traque des fanatiques de Galilée. Ces derniers avec un dispositif imaginé par Nikola Tesla, ont en leur possession une arme capable de faire des ravages. Lily et Sabata vont donc devoir arrêter ces fanatiques.
La seconde va les mener en Chine pour protéger un bébé des assassins très spéciaux de l’impératrice de Chine. Ce bébé représente une menace pour cette dernière. C’est pourquoi elle cherche à éliminer ce petit Mao Tsé-Toung.

Masato Hisa continue de revisiter l’histoire à sa façon, en faisant intervenir des personnages ayant existés. Mais il les réinvente à sa sauce en intégrant par-ci, par-là, des dinosaures humanoïdes. Si on rajoute à ça un petit côté steampunk ce n’est vraiment pas désagréable lire. Surtout qu’on s’amuse de voir cette réinterprétation historique. Voir un Mao bébé menacé ou un Nikola Tesla complètement barré, aficionados des notes à tout va est très intéressant.
Surtout que le narration est rythmé et fait la part belle à l’action. Les scènes de gunfight, ou des passages où Lily peut faire étalage de ses capacités sont légion et plaisant. L’utilisation des dinosaures est aussi intéressante. On croise de nombreux types de dinosaures, avec des spécificités propres qui vont être utilisés à un moment ou un autre. La présence de ces gros reptiles, avec une dimension steampunk donne une vraie personnalité à ce titre.

La primeur est vraiment au divertissement et à l’action. mais cela se fait un peu au détriment d’une finesse de scénario. Il y a souvent quelques grosses facilités, mais qui ne dérangent pas forcément. De plus, j’ai également trouvé que la relation entre Sabata et Lily peinait à décoller. Même s’il y a du mieux par rapport au tome 1, je trouve que les deux personnages n’évoluent pas assez et que leur relation est trop sommaire. Il y a bien des pistes de développement et quelques thèmes abordés, mais pas assez à mon humble avis. La seule véritable avancée est la perception de Lily de Sabata, voir même la perception que la jeune fille a d’elle-même. Elle se voit comme un simple pion dans un grand dessein, et donc remplaçable. Mais Sabata va lui faire prendre conscience de sa singularité et lui faire comprendre, qu’à ses yeux, elle est d’abord Lily avant d’être un pion. Mais cette approche est aussi discrète que l’arrivée d’un T-Rex. Même si cette thématique est intéressante, elle est amenée à gros sabots à coup de tirades un peu surfaites.

Le tout se lit malgré tout bien, même si je pense qu’il manque encore un vrai fil rouge, ou du moins, il n’est pas exploité. L’aspect épisodique des missions ne va pas forcément avec le titre. J’attends plus de liant.

Attaquons maintenant le point qui me dérange le plus : le graphisme. L’utilisation singulière des aplats et du noir et blanc confèrent une vraie personnalité, un vrai style à ce Jabberwocky. Sauf que personnellement, je n’arrive décidement pas à accrocher. Je trouve que cela gêne la fluidité de l’histoire. Je trouve souvent le tout brouillon, peu lisible et non uniforme. Parfois cela apporte un vrai plus, jouant sur l’ambiance, d’autres fois, ça alourdit juste le tout. Et surtout, j’ai parfois le sentiment que cela est un subterfuge pour masquer le manque de finesse du trait et certaines approximations anatomiques ou de cadrage.
Même si j’aime la prise de risque, même si je reconnais la recherche créative derrière, personnellement ça me sort du récit et casse ma lecture. Je n’arrive pas à rentrer dedans totalement.
Mais c’est souvent le risque avec un parti pris graphique aussi tranché. Ça touche certaines personnes, quand ça en bloquent d’autres. Malheureusement, ici, j’appartiens à le deuxième catégorie.

Pour conclure, Jabberwocky – tome 2 de Masato Hisa est un seinen avec pas mal d’action, qui propose une réinterprétation de l’histoire avec des dinosaures et du steampunk, et qui s’avère être distrayant. Bien que manquant un peu de développement, le couple Lily/ Sabata commence à prendre forme et ressembler à quelque chose. Il confirme ce qu’on pouvait penser du tome 1. Son univers atypique est bien marqué et identifiable.
Malheureusement, dans mon cas, je n’arrive pas à rentrer pleinement à cause du graphisme. Hisa utilise énormément les aplats et contrastes noir et blanc pour insister sur les ombres. Même si on ne peut que reconnaître la prise de risque, s’inspirant de ce que peuvent certains artistes américains, je ne m’y fais pas. Je trouve que ça manque souvent de lisibilité, empêchant la compréhension rapide de la case. Ce qui peut créer une rupture dans le lecture, hachant ainsi le tout.
Mais si c’est ma perception, elle est compltement subjective. D’autres trouveront cette patte artistique magnifique. A vous de vous faire votre propre opinion.

Et vous qu’avez-vous pensé de ce tome 2 ? Aimez-vous le duo qui est en train de naître ? Et enfin appréciez-vous le dessin ? Apporte-t-il quelque chose ?

A Silent Voice – tomes 2 et 3

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A Silent Voice - tome 2

 

A Silent Voice – tomes 2 et 3 de Yoshitoki Oima

Confirmation d’un hit en puissance !

A Silent Voice est l’un de mes coups de coeur de 2015. J’avais été enchanté par le tome 1 et l’histoire plein d’émotions de Shoko et Shoya.
Si le premier opus nous présentait les personnages et plantait le décor, j’avais hâte de découvrir la suite et de voir les retrouvailles entre ces deux personnages.

La suite est-elle d’aussi bonne qualité ?

A Silent Voice – tomes 2 et 3 de Yoshitoki Oima sont édités par Ki-oon et sont disponibles à la vente depuis, respectivement, les 12 mars 2015 et 14 mai 2015.

Résumé de A Silent Voice 2 et 3 chez Ki-oon

Résumé du tome 2 :

Pour Shoya, devenu le nouveau souffre-douleur de sa classe, rien ne change après le départ de Shoko. Pire, le jeune garçon se rend compte qu’elle faisait preuve de gentillesse à son égard et se sent d’autant plus coupable ! Mis à l’écart pendant toute sa scolarité, il ne parvient plus à se lier aux autres. Il se coupe du monde et finit par perdre toute envie de vivre.
Mais l’adolescent n’a jamais oublié la jeune sourde. Il prend donc la résolution de la retrouver pour lui présenter ses excuses avant de mettre fin à ses jours…

Shoko pardonnera-t-elle ?

Si le premier opus se concentrait sur la première rencontre de Shoya et Shoko en mettant en avant tout ce que le garçon a fait subir à la jeune fille sourde, la suite fait une ellipse de 5 ans.
On retrouve donc Shoya, à l’âge de 17 ans, solitaire, malmené par ses camarades depuis les événements du tome 1.
Il a beaucoup changé depuis. Il ne parle plus aux autres, s’en désintéresse et est meurtri par la culpabilité. Depuis qu’il est victime de harcélement, il a pris conscience de la souffrance qu’il a pu infliger à Shoko et a du mal à vivre avec. Au point qu’il a pour projet de se suicider. Mais pas avant d’avoir fait ses excuses à la jeune fille.

A Silent Voice - tome 3Il part donc à la recherche de la demoiselle pour lui présenter ses plus plates excuses. Pour montrer encore plus sa sincérité, il a même appris le langage des signes.
Leur retrouvaille et les excuses de Shoya sont évidemment un moment touchant, tant on sent tout le remord dans les dires de l’ex-tortionnaire. Mais Shoko va nous prendre au dépourvu et se montrer plutôt conciliante au point de même vouloir le revoir. Une façon de montrer le côté humain et positif de ce personnage.

Ce passage fonctionne comme un miroir inversé de leur première rencontre. Shoko est devenue une adolescente épanouie, et aimée des autres alors que Shoya est le rejeté. Ce qui crée evidemment un contraste avec leurs situation en primaire. Cette fois-ci c’est le jeune homme qui cherche à communiquer avec elle. Et en retour, elle lui pardonne et l’accepte; là où le garçon de l’époque l’avait rejeté.

Cette inversion des rôles et de la situation est une brillante idée car elle permet de bien voir comment chaque personnage a évolué. On constate ainsi l’impact de l’époque de la primaire sur un Shoya dépressif et qui n’a plus goût à la vie.
D’ailleurs, j’ai trouvé la volonté de se suicider un peu vite expédiée et surtout malvenue. Ça n’apporte pas grand chose, à part une scène touchante avec la mère du jeune homme. Et puis, ce projet pour le héros sort un peu du chapeau sans réelle justification. Un peu facile.

Cette rencontre va permettre à Shoya de reprendre goût à la vie avec la farouche intention de se rapprocher d’elle, malgré toute sa maladresse, et surtout la rendre heureuse, et lui rendre ce qu’il a pu lui voler. La caractérisation du personnage est excellente. On sent l’étincelle de la vie s’allumer au contact de Shoko, mais tout est ayant ce remord, cette douleur permanente et ce mal-aise bien visible. Le personnage est extrêmement touchant et juste. Ses interrogations sur sa condition, sur ce qu’est l’amitié sont passionnantes à suivre.
De plus, la façon qu’a Yoshitoki Oima de montrer comment le héros perçoit les autres est d’une grande ingéniosité. Ainsi, tous les personnages croisés sont barrés, pour souligner l’indifférence du héros vis-à-vis d’eux. Et puis quand il commence à les connaître un peu plus, on voit plus leur visage jusqu’à ce que la « croix » disparaisse.

De nouveaux personnages vont faire leur apparition comme le nouvel ami de héros : Tomohiro, lui aussi un exclu, mais plus positif et exubérant que Shoya. Sa relation avec lui est empreinte elle aussi de maladresse. On sent que Shoya ne sait trop comment s’y prendre pour se lier d’amitié.
Plus on avance dans la lecture et plus ce Tomohiro va servir un peu d’entremetteur et de faire valoir. Je trouve qu’il manque encore de singularité, se contentant juste d’être un facilitateur .

On fera également la connaissance de Yuzuru, personnage très protecteur envers Shoko. La mangaka va le développer pas mal au cours de ces deux tomes, avec notamment des explications sur son comportement vis-à-vis de la jeune fille malentendante et surtout un rebondissement inattendu. Ce personnage va devenir intéressant au fur et à mesure de la lecture, de par sa relation avec Shoya et leurs nombreuses histoires. Là aussi, il s’avère touchant comme le reste de la galerie de personnages.

Au cours du tome 3, Shoya va aider sa désormais amie à reprendre contact avec d’anciennes camarades. Ainsi, il va essayer de recontacter Miyoko et Naoka. un moyen de confronter une nouvelle fois le garçon à son passé et de mesurer encore plus l’impact de son comportement d’enfant. Si les retrouvailles avec Miyoko sont bonnes, celles avec la peste Naoka le sont moins.

Ce personnage, qui fuit dur envers Shoko en primaire, n’a, elle, pas connu les dures épreuves de Shoya ensuite, et semble moins enclin à la rédemption. L’arrivée de ce personnage risque de chambouler un peu tout. J’ai hâte de voir comment tout cela va évoluer.

Mais évidemment le cœur de ce récit est dans la relation, pleine d’émotion, entre les deux protagoniste. Tout du long de ces deux volumes, ils vont essayer de se rapprocher, de créer une véritable amitié et de panser leurs plaies respectives.
Et Yoshitoki Oima a un talent fou pour nous passionner avec eux, pour rendre cette amitié sincère, touchante et profonde. Cela s’appuie évidemment sur des personnages qu’elle a su rendre attachant, avec leur sensibilité, leurs blessures et leur compassion. Sa narration est également excellente pour nous permettre de suivre avec plaisir et émotions cette relation humaine.
Si le titre se veut un peu doux-amère, il est positif, mais à la fois tendre, émouvant et parfois triste. Un vrai tourbillon émotionnel mais qui ne rend que plus addictif la lecture. C’est juste et prenant.

Malheureusement, la mangaka a parfois la mauvaise idée d’user de grosses ficelles. Les personnages ont un peu trop tendance à se croiser par un heureux hasard. Rien de bien méchant, mais elle devrait veiller à ne pas trop tomber dans la facilité.

Pour conclure, A Silent Voice – tomes 2 et 3 de Yoshitoki Oima confirment tout le potentiel entrevu dans ce manga. La mangaka a un talent incroyable pour nous conter cette aventure humaine poignante, notamment par l’intermédiaire de ces deux personnages terriblement attachants. Il y a beaucoup de sensibilité, de justesse, d’émotions. Surtout qu’en plus, quelques personnages nouvellement introduits, apportent un vent de fraîcheur à A Silent Voice.
Même si ce shônen souffre de quelques grosses ficelles, qui font un peu tâche avec la finesse des interactions entre nos deux protagonistes, A Silent Voice est un petit bijou ! Je suis tombé sous le charme de cette relation Shoko/ Shoya et de la mise en scène de l’auteure.

C’est un manga subtil, envoûtant, émotionnellement fort et avec des personnages travaillés. La lecture est addictive, et on dévore les pages sans s’en rendre compte. Ce qui est souvent signe de qualit !

J’ai hâte de lire la suite d’un de mes titres coups de coeur de ces derniers mois.

Et vous qu’en avez-vous pensé ? Partagez-vous mon enthousiasme ?

Seraph of the End – tome 1

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Seraph of the End - tome 1

Seraph of the End – tome 1 de Takaya Kagami et Yamato Yamamoto

Seraph of the End a déjà sa petite notoriété en France, puisqu’il a déjà été adapté en anim’. Kana surfe sur ce portage pour sortir le premier tome de ce shônen prometteur, issu du Jump Square de la Shûeisha.

C’est un manga qui aborde les vampires. Est-ce qu’il se démarque des autres oeuvres mettant en scène ces suceurs de sang ? Voyons voir ça !

Seraph of the End – tome 1 de Takaya Kagami et Yamato Yamamoto est édité par Kana et est disponible à la vente depuis le 17 avril 2015.

Résumé de Seraph of the End 1 chez Kana

Résumé de l’éditeur :

Alors qu’un virus a décimé une partie de l’humanité, les vampires ont pris le pouvoir ! Ils élèvent les enfants comme du bétail pour se repaître de leur sang. Ils n’hésitent pas à les tuer. Afin de venger la mort de ses amis, Yûichiro s’enrôle dans un bataillon d’extermination de vampires. Il sera aidé par l’intrépide Shinoa et par son arme possédée par un démon mais qui se dressera devant lui ?!

Un monde asservi par les vampires

Seraph of the end est un shônen se situant dans un univers post-apocalyptique peuplé de vampires. L’humanité a été décimée par un mystérieux virus qui n’a épargné que les enfants. Mais ces derniers sont retenus captifs par des vampires qui les élèvent en vue de se nourrir. C’est dans ce contexte qu’a grandi notre héros, Yuîchiro, et qui veut plus que tout exterminer les vampires.
Après divers événements, il en vient à rejoindre enfin le bataillon d’extermination des vampires.

Le premier tome de ce Seraph of the end reprend pas mal d’éléments classiques du genre. Même s’il y a de bonnes idées, et si on perçoit le potentiel du titre, il ne fleure pas bon la nouveauté.

Il se décompose en gros en deux parties. La première est un flashback racontant un moment important de la vie de Yuîchiro. Elle permet aussi de poser le contexte notamment l’élevage d’enfants par les vampires. Takaya Kagami présente ainsi les vampires et leur puissance écrasante, et donc en parallèle le désarroi des enfants impuissant face à la force de leurs geôliers. Le scénariste pose également son personnage. Et comme tout personnage de shônen, il est impulsif, prompt au combat, grande gueule et plein d’idéaux. Notamment, il accorde une énorme place à l’amitié. Il est prêt à tout pour ses amis. Pour l’épauler nous ferons aussi la connaissance de son meilleur ami, l’exact opposé, plus réfléchi et mâture. Clairement, nous ne sommes pas devant un monstre d’originalité. On reste dans les principes fondateurs du shônen, avec quelques rebondissements impactants.
Malgré le chemin très balisé emprunté, on se prend quand même d’affection pour cette bande de gamins élevés par les vampires, et en particulier Yuîchiro. La fin de cette première partie réserve un petit cliffhanger sympathique.

La seconde moitié de l’opus se passe au présent, avec un Yuîchiro qui n’a jamais été plus proche de rejoindre le bataillon d’extermination. Mais avant cela, il devra prouver à une certaine Shinoa qu’il est capable d’avoir un ami. Oui, oui ! Car aussi bizarre que cela puisse paraître c’est la condition qui lui est fixée pour reintégrer l’armée.
On change de ton direct, avec un personnage principal qui a perdu le reste de sa candeur et qui est obnubilé par son objectif principal au point d’en oublier les relations sociales. La suite a un rythme un peu plus poussif, avec pas mal de dialogues. Ces derniers ont pour but de présenter un peu plus le monde et de développer certains nouveaux personnages comme Shinoa ou encore Yoichi ou Glenn, mais on perd en intensité. On voit que ces personnages prendront de l’importance par la suite. Le mangaka cherche donc à les introduire et les caractériser un minimum.

Kagami essaie d’ajouter un peu d’humour, mais ça ne marche pas forcément, car très lourd.
Là aussi on retrouve quelques grosses ficelles typées shônen comme un héros aux capacités certaines, des futurs partenaires, un premier entrainement (ou simili-entrainement) et surtout la classique arme puissante possédé par un démon.

Ce premier tome est donc assez mitigé. la lecture est plaisante, l’histoire a un certain potentiel, mais on reste trop dans le classique pour vraiment passionner. Pourtant, je suis plutôt optimiste sur ce titre, malgré ce début un peu poussif. Plein d’éléments font que la suite pourrait nous réserver de bonnes surprises, avec des éléments intrigants introduits. On sent de l’ambition derrière et des pistes de développement qui promettent. La fin donne beaucoup d’espoir pour la suite. On a presque l’impression que cette base classique sert juste de socle pour proposer, potentiellement, une intrigue plus complexe et singulière que ce que nous laisse croire cette introduction. Surtout que le fantastique prend une place importante et est utilisé à bon escient. Les vampires eu aussi ont de la matière qu’il va falloir travailler. Ils se différencient d’autres vampires qu’on peut croiser dans des mangas typés gothique.

D’un point du vue graphisme, Yamato Yamamoto réalise un travail plus que satisfaisant, malgré des fonds et arrières-plans parfois un peu vides. Son charadesign pourrait aussi être amélioré car certains personnages sont un peu trop proches. Mais j’ai aimé le design des uniformes militaires très japonisant. Son trait est propre, maîtrisé et dynamique. Les premiers combats donnent un aperçu du potentiel graphique.

Pour conclure, Seraph of the End – tome 1 de Takaya Kagami et Yamato Yamamoto souffre d’un départ un peu poussif. Les mangakas se sont peut-être trop reposés sur les poncifs du shônen un peu fantastique. On retrouve ainsi les grands classiques dans la personnalité des personnages et certains rebondissements. Pourtant, même si je n’ai pas été pleinement convaincu, cette introduction en dévoile suffisamment pour percevoir le potentiel du titre, non exploité encore. On sent que ce manga en a dans le ventre. La marge de progression semble assez énorme, notamment avec des cliffhangers bien sentis (même si certains peuvent être prévisibles) et des éléments, fantastiques ou non, qui m’intriguent.

Il faudra donc lire la suite pour avoir un meilleur aperçu de ce shônen, car en l’état, la lecture est plaisante mais pas suffisamment pour me convaincre totalement.

Et vous qu’avez-vous pensé de ce titre . Y voyez-vous aussi un certain potentiel ?

Rin – tome 1 de Harold Sakuichi

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Rin - tome 1

Rin – tome 1 de Harold Sakuichi

Le mangaka et la médium

Harold Sakuichi nous revient après le très estimé Beck et 7 Shakespeares. Cette fois-ci, il nous promet un manga traitant du milieu du manga mais avec une pointe de fantastique avec une idole médium. Quand on parle d’un shônen abordant le milieu du manga, on pensera forcément à Bakuman.
Mais ce titre semble différer beaucoup du titre de Obata et Ohba. Voyons ce qu’il nous réserve !

Rin – tome 1 de Harold Sakuichi est édité par Delcourt et est disponible à la vente depuis le 20 mai 2015.

Résumé de Rin 1 chez Delcourt

Résumé de l’éditeur :

Jeune adolescent timide de 16 ans, Norito n’a qu’un rêve : devenir mangaka ! Ses débuts sont assez laborieux, mais pour plaire à la belle Asune, il redouble d’efforts. Rin, 16 ans, a été repérée par une agence de jeunes Idoles. Même si ses talents de médium font parler d’elle, elle refuse la célébrité. Bien qu’improbable, leur rencontre semble inévitable et pourrait bien bouleverser leur avenir…

Du Bakuman mâtiné de fantastique ?

Dans le premier opus de Rin on suit le personnage de Norito, un adolescent timide, un peu renfermé, qui ne vit que pour réaliser son rêve : devenir mangaka professionnel. Il a eu l’occasion de présenter son travail à un éditeur mais qui n’a pas été emballé. Cet échec lui fera prendre encore plus conscience qu’il doit s’améliorer. Maintenant, plus que jamais, il veut persévérer et prouver sa valeur en remportant le prix Sawamura. Derrière, il espère que ce prix lancera sa carrière.
Dans le même temps, son talent sera découvert par la populaire et ravissante Asuna Honda, qui s’avère aimer beaucoup les manga. Une source de motivation supplémentaire pour notre héros.

En parallèle, le mangaka introduit également l’héroïne : Rin. Cette dernière, est présentie pour être une futur idole, même si elle, ne le veut pas. Mais Rin cache surtout un talent particulier : celui d’être une médium efficace.

Ces deux personnages, ces deux destins vont être amené à se croiser…. mais plus tard !

Bien que ce manga se nomme Rin, cette introduction est complètement déséquilibrée. Rin n’est finalement que peu présentée et parait presque secondaire. On se doute qu’elle prendra plus d’importance par la suite mais son traitement est, pour le moment, assez sommaire. Sa caractérisation est à peine esquissée. On sait qu’elle est un peu enigmatique, taciturne et presque solitaire, tout comme on comprend qu’elle a des capacités de divination. Il est donc encore difficile de s’y attacher et on ne sait pas trop à quoi s’attendre avec ce personnage. Mais elle a un côté envoûtant et charismatique qui fait qu’elle ne laisse pas indifférent et qu’on a hâte de voir la suite du récit.

Norito est clairement au centre du récit. On suit donc avec intérêt ses premiers pas dans le monde du manga et le début de sa relation avec Honda. On se plait à suivre les pas de ce garçon introverti, qui commence un peu à s’ouvrir. Surtout que forcément, par son biais, on a une vision certes limitée, du monde du manga, des efforts et de l’abnégation demandés, de l’importance des prix, du rôle de l’éditeur…

Evidemment, tout cela n’est pas sans rappeler les début de Bakuman. Et c’est vrai qu’il y a quelques similitudes. Mais pourtant, on s’en éloigne quand même pas mal, notamment avec le pouvoir de médium de Rin. Le ton est différent également.

Le mangaka pose donc tranquillement son intrigue, en prenant soin de travailler ses personnages. Comme on vient de le voir Norito est vraiment bien développé, Rin moins. Mais il y a aussi quelques personnages secondaires bien introduits et que l’on risque de croiser plus tard. On sent vraiment qu’il pose sereinement et calmement les éléments pour son intrigue, même si cette dernière n’est pas réellement lancée. Mais nul doute que la suite passera la seconde et entrera dans le vif du sujet. L’auteur peut se permettre cette mise en bouche, car il maîtrise sa narration et met en place les éléments de façon limpide. Donc je ne suis pas trop inquiet pour la suite.

Graphiquement, on reconnait la touche de Harold Sakuichi, avec notamment des charadesigns qui peuvent faire penser à Beck. On reconnait sa patte personnelle, qui peut plaire ou non, mais on ne peut lui enlever sa capacité à bien rendre expressif ses personnages et une mise en page pertinente. Le tout est quand même plaisant, même si le style Sakuichi s’accompagne de faciès parfois bizarres et de proportions pas toujours bien respectées.

Pour conclure, ce premier volume est très introductif et plante plus le décor qu’il ne lance réellement l’intrigue. Au final, on ne sait rien de Rin, ni de ce qui va réunir et Rin et Norito. Limite le résumé nous spoile sur la suite. Mais on s’attache déjà aux personnages.
De plus, il y a un certain classicisme dans les événements et certaines situations. Mais le tout s’avère quand même particulièrement efficace grâce à la maîtrise narrative de Harold Sakuichi. La narration est claire et limpide avec un rythme, certes calme, mais qui n’ennuie pas pour autant.
Même si on peut reprocher un traitement inégal des deux héros, une intrigue qui ne débute pas réellement, Rin reste un bon moment de lecture qui donne envie de lire la suite. Tout est en place pour que la suite s’annonce passionnante. J’attend beaucoup de l’aspect « médium » de Rin qui pourrait être toute la singularité de ce titre. On aurait juste aimer en voir plus dès ce premier tome, afin qu’il soit moins introductif.

Et vous qu’avez-vous pensé de Rin ? Avez-vous aussi ressenti l’impression de n’être pas tout à fait rentrer dans le vif du sujet ? Mais voyez-vous aussi du potentiel au titre ?


Final Fantasy Type-0 – tome 1 de Takatoshi Shiozawa

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Final Fantasy - type 0 - tome 1

Final Fantasy Type-0, Le guerrier à l’épée de glace – tome 1 de Takatoshi Shiozawa et Tetsuya Nomura

Une adaptation manga d’un jeu Final Fantasy

Le manga et les jeux vidéos ont toujours étroitement liés. Ils aiment collaborer ensemble. Nous avons des jeux vidéos inspirés de manga, mais nous avons parfois des mangas adapté de jeux vidéo. Nous sommes dans le second cas ici.

J’imagine que je ne vous apprend bien, tant la licence Final Fantasy est archi-connue. Voyons voir ce que vaut cette adaptation, qui n’est en réalité pas qu’un simple portage puisque l’histoire est originale.

Final Fantasy Type-0, Le guerrier à l’épée de glace – tome 1 de Takatoshi Shiozawa et Tetsuya Nomura est édité par Ki-oon et est disponible à la vente depuis le 11 juin 2015.

Résumé de Final Fantasy Type-0 1 chez Ki-oon

Résumé de l’éditeur :

Le continent d’Orience est divisé en 4 nations chacune détentrice d’un cristal qui lui accorde des pouvoirs uniques. Milites, nation du Tigre Blanc, Concordia, pays du Dragon Azur, Lorican, gardien de la Tortue Noire et Rubrum, patrie de l’Oiseau Vermillon sont depuis longtemps engagés dans une guerre sanglante aux conséquences désastreuses…
9 ans avant l’éclatement de ce conflit, le jeune Kurasame Susaya n’est encore qu’un simple élève à la prestigieuse académie de magie de Rubrum. Froid, distant et méprisant vis-à-vis des autres étudiants, le talentueux et redoutable combattant va pourtant marquer l’histoire de Rubrum et devenir l’instructeur de la légendaire Classe Zéro…

Kurasame, simple élève de Rubrum

Avant de commencer à vous donner mon avis sur le manga, je dois vous avouer que je n’ai jamais joué au jeu vidéo dont ce Final Fantasy type-O s’est inspiré. Je ne ferais donc pas de comparaison avec l’oeuvre de base. Tout ce que je peux dire c’est qu’il s’agit d’une préquelle. On suit les jeunes années du héros Kurasame.
J’ai donc lu cette oeuvre comme un total néophyte et ça ne m’a pas gêné. Evidemment comme toute adaptation, il y a une petite frustration de ne pas saisir tous les clins d’oeils, tous les développements sous-entendus… Mais dans notre cas précis, cela ne dérange pas. Néanmoins, on sent que le mangaka n’a pas développé tout l’univers, se contentant du strict nécessaire pour tout néophyte. De fait, certains points sont un peu sous-traités comme notamment la situation géopolitique d’Orience, le fonctionnement de Rubrum ou encore le pouvoir des cristaux.
Le traitement de l’intrigue est également un peu rapide. Mais ces défauts sont souvent inhérents aux adaptations en manga.

Toute l’histoire se base donc sur un Kurasame jeune et loin du héros qu’il semble être dans le jeu vidéo. A la place on y voit un jeune garçon talentueux mais très imbu de lui-même et à l’écart des autres. Il se croit supérieur aux autres et ne daigne pas s’y intéresser. La premier partie de ce tome s’amuse à nous dresser le portrait de ce personnage un peu tête à claque, mais qu’on ne sent pas forcément méchant. L’auteur s’amuse aussi à nous décrire quelques personnages secondaires. Sauf qu’on voit très rapidement que certains vont vite prendre de l’importance. En même temps en regardant les pleines pages couleurs avant le récit, on s’en doute fortement. Il y a donc quelques scènes de vie classique dans un milieu scolaire, le tout ponctué par quelques scènes drôles. Malheureusement, ces personnages sont assez caricaturaux, mais néanmoins sympathiques.

Mais tout va s’accélérer avec un « test de courage », à priori anodin, qui va tourner au vinaigre rapidement. Un simple jeu d’étudiants dans une grotte va tourner à la confrontation directe avec des créatures horribles décimant bon nombre d’élèves. On apprendra plus tard la raison de leur présence. Et cette explication, avec ses visées plus géopolitiques, donne plus de profondeur à ce titre. Cela donne aussi plus de substance à ce passage qui n’est pas seulement là que pour créer des liens et révéler le héros aux yeux des autres. Malgré tout, cette succession d’événements suit un cheminement assez classique.
Mais l’action reste bien plaisant et permet d’introduire tout le potentiel du titre avec son système de combat, avec ses différentes utilisations de magie, armes et un peu de sciences. Par ce biais, on voit bien la dimension RPG du jeu de base. Le pendant de tout ça, c’est qu’on devine un peu le rôle des accompagnants de Kurasame, leur spécialité et presque leur personnalité. C’est peut-être trop bien défini. Mais j’espère me tromper par la suite.

La fin du tome nous laisse entrevoir les possibilités de ce titre et m’intrigue personnellement. Après, je trouve qu’il y a un vrai manque de développement du monde. On voit l’ambiance fantasy, mâtinée presque de steampunk, mais le manga aurait mérité de s’y attarder plus. Surtout que c’est ce qui fait la singularité des jeux Final Fantasy.

Graphiquement, le trait de Takatoshi Shiozawa est assez plaisant, précis et limpide. Le charadesign est bon et participe à rendre les personnages charismatique. Bien que parfois classique, sa mise en scène est efficace. En revanche, je l’ai trouvé radin en terme de décors et d’arrière-plan. Il y a trop de cases qui font vide. Et là encore, fournir ces cases avec plus de détails, fonds auraient permis de mieux s’immerger dans le monde.

Pour conclure, Final Fantasy Type-0, Le guerrier à l’épée de glace – tome 1 de Takatoshi Shiozawa et Tetsuya Nomura souffre des défauts que l’on retrouve souvent dans des adaptations. Il manque clairement quelques développements et explications sur le monde présenté. En soit, ce n’est pas bloquant, ce shônen reste parfaitement accessible aux néophytes, mais on sent qu’il y a pas mal de non-dits et pas mal de points intéressants non-développés (ou du moins pas encore). Ce qui a un petit côté frustrant. Pour ce qui est de l’histoire, on suit un récit qui ne respire pas l’originalité mais qui est quand même un bonne introduction pour la suite. Le personnage de Kurasame est bien développé, mais un peu au détriment des autres personnages secondaires (qui sont parfois un peu poseurs). Plusieurs éléments, et la fin du tome laissent penser que le titre va décoller ensuite et proposer quelque chose de plus ambitieux par la suite. Il y a beaucoup d’éléments qui ne demandent qu’à être développés.
Donc, cet opus réussit sa mission : présenter le monde, l’ambiance, les personnages et donner envie de lire la suite. Mais on en attend plus.
Et vous qu’avez-vous pensé ce ce manga ? Est-ce qu’il respecte bien l’esprit du jeu vidéo ?

Your Lie in April – tome 3 de Naoshi Arakawa

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Your Lie in April - tome 3

Your Lie in April – tome 3 de Naoshi Arakawa

Musique et tranches de vie

Les deux premiers tomes de Your Lie in April avait été une très agréable surprise. J’ai beaucoup aimé les personnages, les traumatisme du héros et aussi la place accordée à la musique. C’est frais et touchant.

J’avais donc hâte de lire la suite, voir comme le tout allait évoluer.
J’ai également une théorie sur la fin, et je veux voir si elle trouve encore écho dans ce tome.

Your Lie in April – tome 3 de Naoshi Arakawa est édité par Ki-oon et est disponible à la vente depuis le 11 juin 2015.

Résumé de Your Lie April 3 chez Ki-oon

Résumé de l’éditeur :

À peine sa prestation au concours Towa terminée, Kaori s’effondre devant Kôsei ! Mais heureusement, la jeune fille semble vite se remettre et, en guise de cadeau de rétablissement, demande à son partenaire d’un jour de s’inscrire à une compétition de piano.
L’adolescent finit par se laisser convaincre, car, même s’il est terrifié à l’idée de remonter sur scène, il sait au fond de lui qu’il ne peut pas se passer de la musique. Réussira-t-il à surmonter son traumatisme par la seule force de sa volonté ? En tout cas, ses anciens rivaux l’attendent de pied ferme…

Retour sur scène en solo pour Kôsei !

Ce troisième conclue donc le concours Towa et la prestation de notre duo. Très rapidement, la mangaka va présenter les futurs événements que devra traverser Kôsei.
En effet Kaori fait un malaise. Elle profite de cet incident pour persuader Kôsei de s’inscrire à une compétition de piano en solo. Quand on connait ses peurs de jouer sur scène, il va y avoir du travail. Mais pour autant, on ne rentre pas de suite dans le vif du sujet. Naoshi Arakawa calme un peu le jeu pour développer un peu plus son duo de héros, mais également Tsubaki et Watari. Ainsi, l’espace de quelques pages, le duo d’amis vole la vedette aux musiciens. On va s’intéresser à eux et leur pratique respective de sport. La jeune fille prend un peu plus d’épaisseur et s’inscrit encore plus dans un triangle amoureux déjà perceptible avant. Il ne fait maintenant aucun doute qu’elle a des sentiments pour Kôsei. Ce qui a le don de la tourmenter car elle commence seulement à faire face à cette vérité, tout en sachant que Kaori a ses faveurs.
Ainsi, on voit vraiment que ce triangle affectif se met en place de façon plus certaine, mais sans pour autant, pour le moment, sombrer dans la romance mièvre. J’avoue que cet aspect me fait un peur pour la suite, mais j’espère me tromper.

Mais la mangaka n’en oublie pas son duo phare avec une grosse mise en avant de Kôsei. Ce dernier prépare son concours en solo, sous la houlette de Kaori. Et forcément cela le place face à ses vieux démons. Sera-t-il capable de jouer sur scène, malgré ses soucis ? Parviendra-t-il à laisser parler la musique ? Cette phase est surtout une façon de montrer la reconstruction psychologique du personnage et de remettre la musique au cœur de son existence. Cela lui ouvre de nouveaux horizons qui vont lui permettre de reprendre goût à la vie et de surmonter les traumatismes liés à sa mère. Le pendant de cela, c’est que la pétillante Kaori est un peu mise en retrait. On perd ainsi son dynamisme.

Naoshi Arakawa utilise également ce concours pour introduire deux nouveaux personnages, qu’on croisera très probablement encore par la suite. Il s’agit de deux rivaux de Kôsei. ces personnes nourrissent un ressentiment pour le jeune homme, du fait d’avoir toujours été derrière lui. Pour le moment leur développement est assez sommaire, même si on perçoit déjà quelques éléments. Ainsi l’un d’eux est plus travaillé et on voit déjà bien des oppositions dans leur façon de faire du piano et leurs objectifs.

On sent qu’on est dans un tome transitoire qui fait le lien entre le concert donné par le duo et la prestation solo du héros. De fait, il est un peu plus calme et posé, mais pas pour autant dénué d’intérêt.

La musique est toujours au coeur même du récit. On la vit, on la perçoit et elle est toujours sous-jacente à n’importe quelle intrigue. Mais cette dernière sera encore plus exploitée dans un prochain tome qui s’annonce très prometteur et sûrement crucial pour les avancées de l’histoire. On a hâte de voir les duels musicaux qui s’annoncent et voir comment les rivaux vont être exploités.

Graphiquement, la mangaka a toujours ce talent pour donner beaucoup de vie à ses personnages, avec un trait parfois simple. Mais elle pêche toujours dans des arrières-plans qui manquent de détails. Elle parvient néanmoins à donner beaucoup de personnalité au tout et à faire ressentir la musique au travers de son trait.

Pour conclure, Your Lie in April – tome 3 de Naoshi Arakawa confirme tout le bien que je pensais du titre. Les personnages sont attachants et bien travaillés. J’aime l’ambiance à la fois pleine de peps et à la fois mélancolique. C’est toujours aussi touchant, sans sombrer dans la pathos, avec beaucoup de justesse. Je crains juste d’avoir un peu trop deviné la conclusion et un de ses rebondissements principaux. Je ne vais pas développer ma théorie pour éviter de spoiler si elle est juste. Mais je sens bien le truc.
Ce tome est donc transitoire, en développant des personnages plus secondaires, en en introduisant d’autres et en plaçant Kôsei devant ces démons. Mais on ne s’ennuie pas pour autant. On a juste hâte de lire la suite et de revoir un peu plus Kaori.

Et vous qu’avez-vous pensé de ce tome ? Aimez-vous l’évolution des personnages ?

Toys of war – tome 1 de Gôsuto Hage et Hiroyuki Oshima

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Toys of War - tome 1

Toys of war – tome 1 de Gôsuto Hage et Hiroyuki Oshima

Humains vs jouets

Toys of War est une création Kana, fruit du travail réalisé par un auteur Japonais. L’éditeur s’essaie donc à ce type de collaboration, comme Ki-oon avait pu le faire avec Tetsuya Tsutsui. Je trouve ce genre d’initiative vraiment très intéressante, sous réserve que la qualité soit au rendez-vous.

Mais est-ce le cas ici ? Ce shônen qui nous est présenté comme un mélange entre Toy Story et Terminator vaut-il le coup ?

Toys of war – tome 1 de Gôsuto Hage et Hiroyuki Oshima est édité par Kana et est disponible à la vente depuis le 19 juin 2015.

Résumé de Toys of war 1 chez Kana

Résumé de l’éditeur :

Dans un futur proche, les fabricants de jouets ont doté leurs jouets d’une intelligence artificielle. Mais les jouets, devenus intelligents, décident de se révolter. La guerre entre les humains et les jouets s’engage… Les jouets ont gagné la partie et ont décimé les humains. Ils n’en gardent que les enfants pour «élever» les jouets car la guerre n’est pas finie… Les jouets se combattent entre anciennes marques. Le combat est permanent. La quête s’annonce pleine de sueur, de larmes et de sang…

Terminator au pays des jouets

Toys of War nous plonge dans un monde où l’humanité et des jouets dotés d’une intelligence artificielle se sont affrontés, pour voir vaincre ce dernier.
Depuis seuls les enfants peuvent survivre. Ils sont utilisés pour « élever » les jouets, avec la promesse d’un monde meilleur s’ils font du bon travail. Mais bien sûr, ce monde idyllique, ce hommeland, n’est rien d’autres qu’un enfer où règne le désespoir et la mort.

Si le synopsis laisse augurer de quelque chose de sympathique, faisant penser à du Terminator mais avec des jouets, dans les faits, la déception l’emporte.

Tout d’abord la narration n’est pas maîtrisée et hyper brouillonne. Le mangaka ne s’appuie pas sur sa bonne idée de base. Il y a un vrai problème de contextualisation. Le résumé nous en apprend plus sur le monde que le manga. Rien n’est expliqué sur le monde actuel, la condition des humains, la guerre entre humains et jouets, pourquoi les jouets ont besoin d’humains… Les auteurs utilisent des ellipses mais qui sont souvent incompréhensibles. On plonge d’emblée aux côtés des héros, mais sans comprendre le monde qui les entoure et les enjeux.
Ce qui est très perturbant, parce que sans cadre à rattacher à l’action, toute la mise en place sonne creuse.

De plus, les rebondissements tombent souvent à plat tant ils sont prévisibles et sans réelles ambitions. Vu qu’on a du mal à comprendre les enjeux, le cadre spatio-temporel, le récit ne décolle pas, et nous avons simplement une tentative de mise en place d’un univers, qui s’avère être raté. Pour enfoncer le clou, les dialogues sont parfois risibles, entre de l’humour gras, des phrases clichées au possible et l’impression que les échanges accrochent. Les dialogues ne font pas naturels.
On peut également rajouter la relation entre le héros, Djiral, et son robot, Wul. En quelques pages, ils arrivent à nouer une relation forte, à devenir amis. Sauf qu’on n’y croit pas. Dans un contexte d’asservissement, on a du mal à y croire en si peu de pages. Surtout que les épreuves traversées par ce duo pour consolider leur amitié, manquent d’efficacité. On n’y croit jamais réellement.

Les personnages ne relèvent pas le niveau non plus. Je vais éviter d’être méchant en disant qu’en réalité, ils plombent un peu plus l’histoire. Notre trio humain : Djiral, Ubity et Hermo est un amalgame de clichés sur pattes. On ne s’y attache jamais ! Djiral est agaçant au possible avec son simili-caractère de héros de shônen, mêlé à une amourette ô combien énervante avec Ubity. Leur relation est tellement neuneu, avec une amourette plus que partagée, visible comme le nez au milieu de la figurine, mais sans qu’ils se l’avoue.  C’est horripilant et ennuyeux. Pour Hermo, qui se veut être le comique de la bande, il a un humour gras, potache mais qui devient vite lourd. Tout l’impact humoristique est perdu. Ca ne fonctionne pas !

Il y a bien quelques bonnes idées, comme ce monde Hommeland, la matière qui rend fous les gens… mais elles sont gâchées par un récit qui n’est pas maîtrisé et qui manque cruellement de développements et de finesse.

Quant au graphisme, au risque de donner l’impression de m’acharner, je l’ai trouvé du niveau d’un amateur. Personnellement, je n’apprécie pas du tout le trait de Hiroyuki Ooshima. Même si ces personnages sont expressifs, j’ai trouvé son charadesign mauvais. Il fait également pas mal de grossières erreurs anatomiques ou de proportions. Les arrières-plans font également vides.
Et comme avec le récit, les effets graphiques arrivent avec de gros souliers. Les effets de vitesse, le dynamisme, l’action sont souvent faits grossièrement avec des artifices visibles à des kilomètres. Je pense notamment à un tramage manquant de subtilité qui ne s’intègre pas bien au reste.

Pour conclure, Toys of war – tome 1 de Gôsuto Hage et Hiroyuki Oshima est une introduction complètement ratée. L’idée de jouets robotisés, asservissant les enfants après avoir gagné la guerre contre l’humanité était une bonne idée. Mais dans les fait le résultat passe à côté ! La faute à de trop nombreux défauts qui empêchent de plonger dans le récit, voir même de le comprendre. Le titre souffre principalement d’un manque de contextualisation, faisant perdre, d’emblée de l’intérêt. Mais cette erreur n’est pas rattrapée par le récit ou une narration, qui s’avère trop facile, s’appuyant trop sur des clichés, et porté par des personnages têtes à claques. En plus, le dessin fait presque daté et est loin des standards qualitatifs actuels. Si mon avis est tranché et négatif sur ce tome 1, je n’enterre pas ce titre pour autant. Je ne crois pas non plus à un chef d’oeuvre, mais je crois encore en l’idée de base, en ce monde. Reste aux auteurs de corriger ces nombreux, trop nombreux défauts, et se concentrer sur les points forts du titre pour remonter la barre. La tâche s’annonce ardue, mais pas impossible. Wait and See.

Mais en l’état, je déconseille ce titre !

Et vous qu’en avez-vous pensé ? Me trouvez-vous dur ?

Les mangas du mercredi #8

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Les Mangas du mercredi #8

Je l’avais un peu laissée de côté, mais on va essayer de proposer régulièrement cette rubrique des mangas du mercredi. On attaque avec la 8ème édition.

Au programme je vais vous proposer des critiques de Woodstock 10, Peacemaker 13 et Assassination Classroom 7. Commençons avec Koro-sensei et ses élèves.

Assassination Classroom 7Assassination Classroom – tome 7 de Yusei Matsui chez Kana

Assassination Classroom ne cesse de me surprendre, mais dans le bon sens du terme. C’est typiquement le genre de manga où l’on se demande comment il va tenir dans la durée malgré une super bonne idée. J’avais des doutes sur la capacité de Yûsei Matsui à maintenir l’intérêt de son titre. Et à chaque nouveau volume, il parvient à m’enlever cette crainte. Ce septième volume ne déroge pas à la règle et se révèle encore très plaisant et surtout très fun.

Le mangaka fait preuve d’une inventivité de tous les instants. Il crée une ambiance unique et prenante.
Ainsi, nous avons les résultats des examens trimestriels. On y voit la classe E s’en sortir très bien grâce aux méthodes uniques de Koro-sensei.

La suite est consacrée à une tentative d’assassinat des plus ambitieuses. Les élèves apprentis assassins vont mettre toutes leur compétences en oeuvre pour tenter de venir à bout de Koro-sensei. Cette partie est une vraie réussite. On passe à la vitesse supérieure en terme d’assassinat, avec un ton toujours fun, mais également sérieux. Ce qui crée une ambiance unique et fonctionne parfaitement. On suit avec beaucoup d’attention ce passage plein de suspense. Parce qu’il se pourrait bien qu’ils réussissent, ou du moins qu’ils n’aient jamais été aussi proche de réussir.

Matsui fait preuve de beaucoup de créativité, tout en jouant avec ses personnages. Ainsi les élèves seront mis en avant avec leurs particularités propres. L’humour est toujours de la partie et continue de faire mouche. La présence de Koro-sensei doit beaucoup à la bonne ambiance qui se dégage de ce manga.

Assassination Classroom continue de me passionner. J’ai beaucoup d’affection pour ce titre atypique, fun et créatif. Vivement la suite !

woodstock-10-glenatWoodstock – tome 10 de Yukai Asada chez Glénat

Ce dixième opus se focalise essentiellement sur Gaku et sur sa façon qu’il a de se confronter à Yotsuya. Gaku et Yotsuya ont enfin une explication. Et le mystérieux et retors Yotsuya explique réellement tous les méfaits qu’il a pu commettre comme le vol d’un titre, les actions visant à décrédibiliser le groupe Charlie… Pour la première fois, il est honnête et affiche clairement ses mauvaises intentions. Malgré les gros soupçons de Gaku, ces révélations créent un véritable choc pour le jeune homme.
Et là, Gaku ne se laisse pas faire et est bien décider à affronter son, désormais, ennemi. Leurs différents se régleront sur scène : Charlie vs Sleep Watch.

Même si le scénario suit, finalement, une trame assez classique, avec l’affrontement d’un adversaire, ça reste plaisant et plutôt salvateur pour ce titre. On a une phase où le héros devra se remettre en question, surmonter l’adversité et donner tout ce qu’il a pour triompher. Et honnêtement ça fait du bien au titre car la naïveté de Gaku et son côté réservé commençait à agacer un peu. Là, il se reprend en main, assume son rôle de leader du groupe et va porter Charlie sur ses épaules pour atteindre une autre dimension.
Ce traumatisme va permettre au groupe de franchir une nouvelle étape et de s’affirmer dans son identité artistique.

Le duel musical opposant Charlie et Sleep Watch est intéressant. Et comme à son habitude, Yukai Asada, parvient à nous faire vivre tout ça avec beaucoup de maîtrise. On se projette facilement, et on se croirait dans le public.
Après un coup de moins bien, Woodstock repart sur de meilleures bases, et la suite pourrait s’avérer intéressante.

Kamakura Diary - tome 6Kamakura Diary – tome 6 de Akimi Yoshida chez Kana

Ce sixième opus commence par une mauvaise nouvelle, puisque l’édition française à rattraper l’édition japonaise. Surtout qu’on ne sait pas quand la suite paraîtra. Passé cette déception, on retrouve le sourire en replongeant dans ce titre qui me tient à cœur.
La première partie de ce tome est consacrée aux suites du décès de la grand-mère de Suzu. Cette dernière aimerait se rendre sur sa tombe, mais elle sait que sa présence n’est pas souhaitée par la famille de sa mère.
Pourtant, toute la fratrie se rendra sur place.
Suzu rencontrera des membres de sa famille qu’elle ne connait pas dont sa tante et son oncle, qui s’avèrent bien disposés à son égard et plutôt des alliés. Il y aura donc tout un souci de succession où sera abordé la perception de Suzu et du couple que formait son père et sa mère dans cette famille très à cheval sur ses principes.
Heureusement, la jeune fille sera épaulée par ses sœurs.

La suite revient sur des intrigues plus conventionnelles, avec le quotidien des 4 sœurs et surtout leurs avancées en amour. Ainsi chacune voit sa relation amoureuse évoluer. Entre Yoshino qui commence à s’intéresser à son collègue, qui semble avoir quelques blessures, Sachi qui se rapproche de l’entraîneur de foot ou encore Suzu et Fûta, il y a de quoi faire.
La mangaka prend son temps pour développer ses intrigues et ses personnages. Du coup, ce tome-ci est peut-être moins marquant que les autres, parce qu’il y a une certaine lenteur dans les avancées. Il y a un petit manque de rythme. Mais heureusement, la présence de l’oncle de Suzu qui débarque à Kamakura est vraiment appréciable. Son côté artiste, rêveur et distrait fait du bien au tout.

Kamakura Diary reste un excellent josei, toujours passionnant, touchant et juste. Simplement, ici, ça manque un peu de rythme et d’avancées. Mais je conserve cet attachement à ce titre.
Que ça va être long d’attendre la suite !

 

Voici pour ce 8ème épisode. J’espère que la suite arrivera dès la semaine prochaine :)

Moyasimon – tomes 4 et 5

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moyashimon - tome 4

Moyasimon – tomes 4 et 5 de Masayuki Ishikawa

Moyasimon, ce manga si particulier !

Moyasimon continue son petit bonhomme de chemin avec sa thématique si particulière, ses couvertures qui n’ont aucune cohérence entre elles.

Pourtant, pour peu qu’on s’y intéresse, c’est un manga intéressant, original et qui gagne à être connu.
Voyons voir ce que nous réserve ces 4ème et 5ème opus.

Moyasimon – tomes 4 et 5 de Masayuki Ishikawa sont édités par Glénat et sont disponibles à la vente depuis, respectivement, les 18 mars 2015 et 03 juin 2015.

Résumé de Moyasimon 4 et 5 chez Glénat

Résumé de Moyasimon 4 :

L’Alliance des Microbes continue son périple ! Dans la forêt expérimentale, ses membres rencontrent de nouveaux compagnons qui les mènent vers l’El Dorado de la rhizosphère ! Attention aux orchidées esclavagistes… et aux prélèvements de sol !
Quant au club d’ufologie, il a déclaré la guerre au laboratoire Itsuki, afin de reconquérir Muto, sa présidente. Mais les connaissances du professeur se révèlent redoutables dans ce combat épique. Par exemple, si les fabriques de poudre à canon étaient adjacentes aux porcheries autrefois, c’était pour une excellente raison…

Résumé de Moyasimon 5 :

C’est l’automne et la saison des changements : Sawaki voit de nouveau les micro-organismes, Kei décide de rénover le sakaya Hiyoshi avec des méthodes aussi personnelles que radicales et Hasegawa a disparu de la circulation. La dernière fois qu’elle a été vue, elle montait dans la voiture de son père…
La petite troupe va donc devoir se passer d’elle pour le festival des moissons, qui est à peu près aussi loufoque que le festival de printemps… surtout avec les “bons plans” de Misato et Kawahama…

L’alliance des microbes vaincra !

Moyasimon est un vrai pari éditorial pour Glénat, et on ne peut que l’en féliciter de prendre de tels risques. Car il faut reconnaître que c’est un manga très particulier. Déjà, basé son histoire sur les microbes et autres micro-organismes c’est osé. Mais en plus, le mangaka a une narration particulière. Ce qui fait sa force mais aussi sa faiblesse. Il est capable de nous intéresser avec son humanisation de ces organismes, mais tout en partant dans de grosses digressions. Le rythme n’est jamais constant. Et ces deux tomes vont une fois de plus nous le confirmer.

moyasimon - tome 5Dans le tome 4, nous suivons les aventures des microbes et leur alliance visant à conquérir le monde… ou du moins certains territoires. Ces passages sont toujours sympathiques du fait de la réprésentation des micro-organismes et de leurs réflexions. Mais il y a toujours un côté didactique pour permettre au lecteur d’en apprendre plus sur leur utilité. On s’amusera aussi de leur tentative de conquête du corps d’Hasegawa. L’occasion de faire gentiment un peu de fanservice.
Fort heureusement, ce passage ne dure pas longtemps et on enchaîne sur des événements plus à taille humaine.
On se focalise ainsi sur Sawaki qui perd son pouvoir. On se doute que ça ne sera que temporaire, mais il est intéressant de voir ainsi les impacts sur sa place au sein du groupe de personnages. Il y aura d’autres passages intéressants comme la guerre contre le club d’ufologie ou la confection de poudre à canon. Ainsi Masayuki Ishikawa continue de développer un peu plus les interactions du groupe du professeur Itsuki. Il y a aussi quelques rebondissements notamment sur la lolita gothique. Mais pour le coup, c’est pas très bien amené.

Dans le tome 5, il y a plusieurs intrigues en cours. Kei essaie de redonner vie au sakaya Hiyoshi avec une vision particulière, pendant que les autres préparent le festival des moissons, mais sans Hasegawa. La jeune femme a disparu et a posé sa démission. Il y a donc pas mal de mystères autour de ce départ précipité et cette démission. Mais on se rendra vite compte que ce rebondissement sur la jeune fille est juste un moyen de préparer le prochain arc qui se déroulera, cocorico, en France !

Pour ce qui est du festival, il va mettre en avant Misato et Kawahama qui vont continuer à proposer des situations loufoques, et qui font sourire. C’est un duo, qui sous ses airs de couple secondaire, devient de plus en plus intéressant et important au fur et à mesure des tomes. Ils jouent un peu le rôle de faire-valoir, mais ils ne sont pas dénués d’intérêt.

Oikawa et Muto auront aussi leurs moments de « gloire » notamment avec une partie où elles sont costumées. Le mangaka n’oublie pas non plus ses petits micro-organismes adorés.

Bref, ces deux tomes de Moyasimon confirment le côté particulier du titre. Il n’est pas toujours facile à lire, avec parfois de longues explications un peu complexes, des tendances à s’égarer et une thématique pas des plus attractives. Il souffre également d’une narration pas toujours maîtrisée, qui a du mal à rester constante en terme d’intérêt.
Pourtant, il se dégage toujours de ce Moyasimon un capital sympathie qui fait qu’on aime suivre ce titre singulier, tellement différent de la production actuelle. Et puis il reste instructif. Le lecteur apprend plein de chose sur le rôle sous-estimé de ces organismes.
Les personnages demeurent attachants et leurs péripéties se lisent avec plaisir. J’ai également bien apprécié ce qui se trame autour de Hasegawa.

Et vous qu’avez-vous pensé de ces tomes ? Conseilleriez-vous Moyasimon à vos proches ?

Crueler than dead – tome 1

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Crueler tha Dead - tome 1

Crueler than dead – tome 1 de Tsukasa Saimura et Kôzô Takahashi

Vous prendre bien un peu de zombies ?

Crueler than Dead a été un titre pas mal mis en avant par son éditeur, avec notamment la venue des auteurs à la Japan Expo.

Avec son format différent, plus qualitatif, son thème sur les zombies, la qualité des extraits vus, j’ai l’espoir d’avoir un bon petit titre. Il présente également l’avantage de ne connaître que 2 tomes.

Que vaut donc ce seinen ?

Crueler than dead – tome 1 de Tsukasa Saimura et Kôzô Takahashi est édité par Glénat et est disponible à la vente depuis le 24 juin 2015

Résumé de Crueler than dead 1 chez Glénat

Résumé de l’éditeur :

Elle se réveille dans un monde décharné. Elle ne sait ni qui elle est, ni où elle est. Tout ce qu’elle sait, c’est qu’elle est en danger, une proie dans un monde envahit par les zombies. Tuer, se cacher, courir encore et encore, trouver des armes, trouver à manger, fuir pour un endroit où survivre autant que possible. Et chercher à comprendre pourquoi. Pourquoi ce monde, pourquoi ces zombies… et pourquoi, elle, saine, vivante, humaine, vient de vomir…. des doigts d’humains !

Un récit de zombie à dévorer !?

Les zombies sont très tendances depuis maintenant quelques années. On ne compte plus leurs apparitions dans divers médiums (manga, comic, jeux vidéo, cinéma, littérature…). Certains sont originaux, d’autres sont très respectueux des bases posées par Georges A. Romero. Dans notre cas, ce manga en seulement deux tomes, est plus à mettre dans la seconde catégorie, malgré quelques points originaux.

Crueler than Dead est un récit de zombie à la construction assez classique. Tout débute par le réveil d’une jeune femme, qui s’avère s’appeler Maki Akagi, dans un laboratoire en proie au KO. Elle découvrira aussi un petit garçon nommé Shota.

Grâce à un militaire mourant, elle va apprendre qu’elle et le petit garçon sont les sujets d’une expérience réussie. En effet, sans qu’on ne sache trop pourquoi le monde est infesté de zombies. Et Maki et Shota étaient aussi des morts-vivants. Mais grâce à un antidote, ils ont pu redevenir humain mais tout en conservant leur force de zombie. Crueler than dead se démarque par ce postulat qui aura sûrement un impact conséquent.
Mais pour le reste nous sommes dans un schéma hyper classique. Le coup du comateux qui se réveille ne peut que faire penser à du Walking Dead ou autre 28 jours plus tard.

Après le duo de personnages, qui a en sa possession des doses de l’antidote, part rejoindre le Tokyo Dôme, l’un des derniers bastions de l’humanité.

Evidemment, ce voyage sera plein de rebondissements. Mais ces derniers respectent la « charte » zombies. Nous aurons ainsi le droit à une meute de zombies, des rencontres avec de vrais humains, des humains que l’apocalypse a rendu violents, sanguinaires et égoïstes, le tout sur fond de paysages apocalyptiques. Néanmoins, malgré le classicisme, le tout est quand même rythmé, plaisant et ô combien distrayant. On sent la volonté de faire un vrai récit de zombie classique mais dans le sens positif du terme. Tous les incontournables y passent mais s’insèrent finalement bien au tout.
Surtout qu’il y a quelques points un peu originaux qui intriguent comme une organisation mystérieuse, la force des protagoniste…

Malheureusement le titre pêche un peu dans la caractérisation des personnages. Même si les personnages de Maki et Shota sont attachants, avec un petit côté badass pour l’héroïne, les méchants eux sont mal travaillés. Je pense notamment à un personnage que l’on croise qui n’est pas crédible pour un sou. Dans un premier temps, il nous fait penser à une sorte de sous-Negan (pour ceux qui suivent Walking Dead), avec son agressivité et sa volonté de violer Maki. Puis, sans trop comprendre pourquoi, ni sans réelles explications, le personnage bascule pour finalement l’aider. Il en oublie donc toutes ses velléités d’abominations sur elle. Le scénariste, Tsukasa Saimura, le travaille même pour lui donner un côté touchant, presque sensible. Ce qui s’avère plus déstabilisant que prenant. On a l’impression d’avoir à faire à deux personnages différents.

Graphiquement, le travail graphique de Kôzô Takahashi est très bon. Son trait est précis, fin et détaillé. Il apporte un soin tout particulier aux scènes de boucherie. Il se fait un malin plaisir à être détaillé, sans être avare de détails sur ces scènes là. De fait, le résultat est percutant.
Il y a une vraie recherche de composition des pages et de détails dans les cases. On s’immerge vite dans l’histoire ! Et ce d’autant plus que l’action et les scènes chargées sont assez lisibles. On regrettera juste quelques inégalité dans le dessin.
Son style utilise certaines influences et fait un peu penser à du Katshiro Otomo. Glénat met cet argument en valeur mais dans les faits, cela se voit. Sauf qu’on sent aussi l’influence du neuvième art américain. J’ai trouvé que l’aspect graphique empruntait aussi beaucoup à l’esthétique comic.

Pour conclure, Crueler than dead – tome 1 de Tsukasa Saimura et Kôzô Takahashi ne révolutionnera pas le genre zombie, mais ce n’est probablement pas ce qui est recherché. Au contraire, il s’inscrit dans une lignée classique, avec quelques éléments nouveaux, comme la condition de nos deux héros. Pour le reste, on sent un amour pour les œuvres remplies de mort-vivants. Le tout se lit avec beaucoup de plaisir grâce à un bon rythme, une intrigue classique mais efficace, un dessin soigné surtout dans le gore et les zombies.
Un divertissement réussi, qui fonctionne et qui permet surtout de passer du bon temps. Après, tout n’est pas parfait. Outre le classicisme, il y a un vrai problème avec la caractérisation de certains méchants. On peut rajouter aussi quelques facilités scénaristiques.

Crueler than Dead répond aux attentes des fans, avec ce qu’il faut pour intéresser. La suite devrait nous permettre un peu plus d’originalité ! Même sans ça, je n’ai aucun doute sur le pouvoir distrayant de ce seinen.

Et vous qu’en avez-vous pensé ? Avez-vous été gêné par le côté convenu, ce respect du « style zombie » ?

Kokkoku – tome 2 de Seita Horio

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Kokkoku - tome 2

Kokkoku – tome 2 de Seita Horio

Nébuleux mais plus clair

Kokkoku est l’un des titres les plus étranges du catalogue récent de Glénat. Après la lecture du tome 1, il est bien difficile de voir ce que la suite nous réserve. Il y a beaucoup d’aspects nébuleux qui ne demandent qu’à être explicités.

Il me tardait donc de lire la suite pour pouvoir me faire un avis plus tranché sur ce titre. Qu’en est-il alors ?

Kokkoku – tome 2 de Seita Horio est édité par Glénat et est disponible à la vente depuis le 3 juin 2015.

Résumé de Kokkoku 2 chez Glénat

Résumé de l’éditeur :

Piégée par les hommes de la secte Amour véritable, Juri et son grand-père tentent de protéger leur pierre, seule capable de figer le temps. Seulement, pour s’échapper, il leur faudra l’aide du “Régent”, cet étrange gardien qui empêche quiconque de provoquer la mort d’un immobile. Un Régent dont Amour véritable cherche également à se débarrasser, pour enfin se libérer des limites du monde statique. Qu’arrivera-t-il, une fois cet objectif atteint ?

Juri, véritable héroïne ?

Le premier tome de Kokkoku était assez étrange. Le lecteur ne savait pas dans quoi il avait mis les pieds, quel était ce monde, ce qui se passe… C’était certes intriguant mais vraiment brumeux aussi. J’attendais donc beaucoup de ce deuxième tome pour nous éclairer plus sur les volontés de l’auteur et pour savoir ce qu’a réellement ce seinen dans le ventre.

Et la première partie de cet opus nous rassure. Seita Horio joue vraiment la carte du fantastique et commence à livrer quelques révélations qui aident à la compréhension du titre. On continue de suivre la traque de la pierre mais surtout, Yuri et son grand-père se confrontant à la secte.
Grâce à des rebondissements bien sentis, le lecteur apprend de nouvelles choses et il peut commencer à remettre les pièces dans l’ordre. Pour cela le mangaka s’appuie beaucoup sur Yuri et Majima qu’il développe beaucoup. Au travers d’un flashback salvateur, on en apprend beaucoup plus sur la relation qui les unit. Les éléments de leur passé respectif entraperçus dans le tome 1 prennent une autre dimension et gagnent en profondeur. On voit comment Yuri a malencontreusement eu un impact sur Majima, lui conférant ainsi une dimension dramatique. Le lecteur a ainsi les tenants et les aboutissants de cette rencontre qui, à priori, a été le point de départ de pas mal de choses. Mais comme ça se passe dans le monde statique, tout semble froid et distant. De fait, on ne sombre pas dans le pathos, et on assiste presque à tout ça détaché. Il y a donc un peu moins d’empathie, mais cela reste passionnant car on avance bien dans l’intrigue.

Par la suite, l’auteur fait un nouveau bond dans son intrigue en dotant Yuri d’un pouvoir qui justifie qu’elle soit le personnage principal. Ce rebondissement induit de nombreuses choses et son impact sera probablement très important. On en a déjà un aperçu dans la suite des événements. On constate déjà que ce pouvoir redéfinit les règles à l’intérieur du monde statique.
Personnellement, je trouve que cette idée apporte un vrai vent de fraîcheur au tout, tout en contribuant à garder son aspect fantastique. Il dissipe un peu le brouillard entourant ce titre, même s’il reste quand même un peu nébuleux.
Il se dégage vraiment quelque chose de très particulier de ce titre. Une ambiance difficilement descriptible mais originale et passionnante.

La suite de ce tome 2 est un peu moins enthousiasmante. Elle se concentre plus sur les personnages et moins sur le monde et les éléments fantastiques. Ainsi, le mangaka va développer l’intrigue autour de Makoto et Tsubasa, mais sans pour autant faire des avancées significatives. On s’attardera aussi sur le père de Yuri, qui fera face au chef de la secte. S’en suivra une discussion où est mis en avant son côté insignifiant. Il est brossé dans le sens du poil afin d’être manipulé. Même si ce passage a le mérite de mettre en avant ce personnage secondaire, manque d’impact. On se doute que cela va entraîner quelques fourberies, mais difficile d’être passionné par cet échange.
Les membres de la sectes vont être aussi un peu développés pour mettre en avant le côté « remplaçable » de la bleusaille. Mais on sent que la volonté de ce passage est juste de permettre le retour du Régent, entraînant ainsi un cliffhanger annonçant une suite prometteuse.

Graphiquement, le rendu est toujours étrange dans le sens où il y a vrai représentation du monde statique, avec une vraie ambiance. Mais cela signifie de l’immobilisme et une sensation de vide. Pour le reste, le trait de Seita Horio est plaisant et fonctionne bien.

Pour conclure, Kokkoku – tome 2 de Seita Horio démarre très bien, avec une intrigue qui se développe, des interrogations sont levées et surtout une impression de mieux comprendre le monde et le manga. Le titre en devient moins brumeux mais tout en conservant sa part de mystère. La deuxième partie casse un peu le rythme et perd en intérêt. Dans tous les cas, ce tome rassure sur la qualité de Kokkoku et sur son devenir.
Il faut bien sûr rentrer dans le délire proposé, avec ce monde immobile, froid, manquant ainsi de chaleur, tout en acceptant le fait de naviguer parfois à vue. Mais il est indéniable que ce titre a une vraie personnalité, un vrai potentiel qui ne demande qu’à être encore développé.
Kokkoku n’est pas un titre mainstream car un peu exigeant. Mais pourtant il a su susciter ma curiosité et attiser ma soif d’en savoir plus.

Rendez-vous pour le tome 3 !

Et vous qu’en avez-vous pensé ? Trouvez-vous le tout plus facilement compréhensible et plus clair sur ses possibilités?


Love in the Hell – tome 1 de Reiji Suzumaru

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Love in the Hell - tome 1

Love in the Hell – tome 1 de Reiji Suzumaru

Un enfer drôle et sexy

Love in the Hell (Jigikuren en VO) est un nouveau titre qui rejoint la collection Erotic de Glénat. Son caractère érotique reste à prouver, mais ce qui est sûr, c’est que nous avons un titre qui s’annonce bien barré !

J’avoue avoir quelques attentes autour de ce titre qui promet d’être un petit OVNI dans le paysage actuel.

Mais que vaut-il ? Est-il à la hauteur ?

Love in the Hell – tome 1 de Reiji Suzumaru est édité par Glénat et est disponible à la vente depuis le 15 juillet 2015

Résumé de Love in the Hell 1 chez Glénat

Résumé de l’éditeur :

Rintaro est un jeune homme tout ce qu’il y a de plus crétin, qui après une soirée de beuverie banale, trouve une mort stupide. Mais, si sa vie fut peu reluisante, sa mort en revanche ne va pas manquer de piquant. Le voici littéralement aux Enfers, et sous l’autorité d’une jeune et sexy démone nommée Koyori. Que vient-il faire ici ? Eh bien expier ses péchés et se repentir de sa vie dissolue passée. Une gageure pour le garçon, qui va donner lieu à des situations burlesques et improbables. Rintaro sauvera-t-il son âme ? Rien n’est moins sûr

Un petit côté très Lamu !

Glénat essaie encore de développer sa collection Erotic après les discutables Nude et Minimum. Sauf que ce titre est bien différent des deux autres.
Petite notification de rigueur, ce manga est interdit aux moins de 16 ans !!

Mais cet avertissement tient plus de son côté gore (mais du gore drôle) que sexuel. Car ce Love in The Hell a beau appartenir à la collection Erotica, je ne vois pas trop ce qu’il a d’érotique. Il y a bien de la nudité, des tenues légères et de la perversité, mais pas de scène hot. Bref, passons sur ce point de détail.

L’histoire est celle de Rintarô qui décède de façon stupide. Mais son fantôme le prend plutôt bien, persuadé qu’il va rejoindre le paradis. Sauf qu’il va se retrouver en enfer, chaperonné par une démone : Koyori. Elle lui fera découvrir ce monde et lui expliquera le fonctionnement des enfers.

Ce duo de personnages fait furieusement penser à Lamu où les parallèles sont nombreux. Ainsi Rintarô est un peu débile, un brin pervers et toujours embarqué dans des histoires louches, et Koyori est une démone sexy, impulsive, susceptible et amatrice des coups de batte.
C’est donc avec ce duo, qui fonctionne bien, que nous allons découvrir toutes les spécificités de ce monde et son fonctionnement tout particulier. Ainsi, pour expier ses péchés, il faut beaucoup souffrir. Surtout que le pécheur peut subir les pires tortures, il reviendra à la vie tout le temps. De quoi imaginer de belles sévices !
Les enfers calquent son fonctionnement sur une vision fantasmée de notre monde mais dans son contexte. Il y a ainsi des marchands, une sorte d’Amazon (Amazombie^^), des restaurateurs et même des tatoueurs… Tout ça grâce à la monnaie : la Rancune qui se gagne en souffrant. Le mangaka regorge d’idées géniales pour donner vie à ce monde, tout en donnant un ton d’humour trash à souhait. Le coup des bains chauds dans du magma est excellent par exemple, ou encore le tatouage GPS.

D’autre personnages viendront faire leur apparition comme la démone à forte poitrine Momoné et son supplicié Yukihiko, arnaqueur à ses heures perdus mais qui jubilent en enfer. J’ai adoré le passage où ce dernier explique à Rintarô que les masochistes sont les rois du pétrole dans ce monde.

L’univers décrit est franchement fun, avec plein de bonnes idées. C’est drôle, frais et trash : un mélange savoureux. L’humour est omniprésent et fonctionne très bien. Certes, il ne fait pas dans la dentelle, en étant soit trash, gore ou très cul. Mais on sourit plus d’une fois. Ce mélange humour et gore donne toute sa saveur à ce seinen, plein de personnalité. On s’amusera beaucoup des running gags où Koyomi tue Rintarô en le décapitant avec sa batte en fer, ou en l’écorchant vif…

En revanche, ce tome se contente surtout de présenter ce monde en délaissant un peu l’intrigue. A part l’expiation des péchés, il n’y a pas réellement d’intrigue. On ne sait pas grand chose de Koyomi, comment elle est devenue « chaperonne », ni de Rintarô dans sa vie précédente. Par exemple, on ne sait pas pour quels faits il a des péchés à expier. Mais cet opus a distillé quelques éléments qui pourraient constituer des points importants par la suite. Reste à voir la voie qui sera suivie ensuite, même si on se doute qu’il pourrait y avoir une sorte de romance entre nos deux personnages principaux.
La narration manque de subtilité car c’est toujours un peu grossier et excessif, mais ça va de pair avec l’ambiance du manga. Les situations proposées sont loufoques, barrées et improbables, mais on passe un peu moment à les lire, à voir comment le mangaka utilise les spécificités de son monde pour proposer des péripéties fantasques.

Graphiquement, le style de Reiji Suzumaru est plutôt plaisant. Il colle bien à l’ambiance avec un côté simple et rond mais avec une certaine violence graphique. Ses personnages sont expressifs, avec des bonnes mimiques aidant à donner un aspect comique. Même si le charadesign de Rintarô est commun, surement volontairement, les autres personnages sont plutôt réussi. Koyomi a un côté mignonne mais tigresse. On peut tiquer sur le côté juvénile du personnage, mais elle a du charisme. De plus, on sent que le mangaka s’éclate à représenter les scènes de morts, ou de sadisme. Il y a ainsi de superbes pages bien explicites.

Pour conclure, Love in the Hell – tome 1 de Reiji Suzumaru est une bonne surprise. Je ne comprend pas en quoi il est considéré comme érotique, mais ça reste un très bon divertissement. Ce manga regorge de bonnes idées, d’humour et de délires funs et débiles.
Le mélange humour gore, un petit côté sexy et un côté stupide fonctionne vraiment bien. Le monde présenté et l’ambiance mise en place font mouche d’emblée et donnent déjà une personnalité à ce titre. On s’attache à ce duo de personnages, à leurs situations et aux différents gags. L’intrigue mériterait d’être plus détaillée et la narration d’être plus fine.
Il y a beaucoup de bonnes idées dans ce Love in the Hell servi par un graphisme convaincant.

Ça reste un petit plaisir coupable de lecture, un peu con sur les bords mais addictif et attachant. Ne pas le lire serait un péché, qui pourrait être sévèrement puni !

Et vous qu’avez-vous pensé de ce titre improbable ? Comprenez-vous sa classification dans la collection Erotica de l’éditeur ?

Ladyboy vs Yakuzas, l’île du désespoir – tomes 1 et 2

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Ladyboy vs Yakuzas - tome 1

Ladyboy vs Yakuzas, l’île du désespoir – tomes 1 et 2 de Toshifumi Sakurai

Un sacré WTF !!

Aujourd’hui, nous allons parler d’un titre à ne pas mettre entre toutes les mains. Un titre bien barré qui ravira certains et sera détesté par d’autres.

Dans tous les cas, ce Ladyboy vs Yakuzas ne laissera pas indifférent. Voyons en quoi.

Ladyboy vs Yakuzas, l’île du désespoir – tomes 1 et 2 sont édités par Akata et sont disponibles à la vente depuis respectivement les 26 février 2015 et 23 avril 2015

Résumé de Ladyboy vs Yakuzas 1 et 2 chez Akata

Résumé du tome 1 :

Kouzou Kamashima était un jeune yakuza plein de potentiel. Oui, mais voilà… Ce jeune premier a eu la trop mauvaise idée de coucher avec la fille ET l’épouse de son big boss. Et comme tout se sait, chez les mafieux… Le parrain japonais, fou de rage, décide alors de se venger, et sa punition est terrible : de force, il fait opérer le pauvre Kouzou, pour lui retirer… ses bijoux de famille ?! Devenu transsexuel malgré lui, Kouzou est ensuite envoyé sur la pire île du monde entier : l’île du désespoir absolu, où vivent reclus des yakuzas sans foi ni loi. Ces derniers, privés depuis des années de présence féminine, voient en l’arrivée de « la » pauvre Kouzou un signe du destin : enfin, ils vont pouvoir assouvir leurs pulsions sexuelles. Dès lors, commence une terrible course poursuite entre Kouzu – pas encore habitué(e) à son nouveau corps – et une bande de dégénérés fous furieux prêts à tout… Y compris à s’entretuer !

Résumé du tome 2 :

La chasse à l’homme continue !! Même s’il a réussi à survivre à sa première nuit sur l’île, Kôzô l’ancien yakuza, aujourd’hui transsexuel malgré lui et doté d’un corps de bimbo, n’est pas au bout de ses surprises. Car cette fois, c’est un ex-gourou de secte, une centaine de yakuza psychopathes et un monstre de près de trois mètre de haut qu’il aura à ses trousses… pour le trousser !! Il va donc devoir redoubler d’ingéniosité pour survivre et conserver sa nouvelle virginité !! Et surtout trouver un moyen de s’échapper de cette île infernale !!

Ami du mauvais goût, bonjour !

Attention ce titre est interdit aux moins de 16 ans. Et pour cause !
Ce Ladyboy vs Yakuzas est l’un des titres les plus barrés que j’ai pu lire récemment. La collection WTF !? What the Fuck d’Akata n’a jamais aussi bien porté son nom et a trouvé son digne représentant.

L’histoire est celle de Kôzô un yakuza de bas étage, stupide et qui a une propension à coucher avec toutes les femmes qu’il croise. Sauf que se taper la femme et la fille de son patron n’était pas sa meilleure idée. Pour se venger, ce chef yakuza, un tantinet rancunier, décide de l’enlever et de l’opérer contre son gré. A son réveil Kôzô est devenu une femme. Son engin, dont il était si fier, n’est plus et a maintenant les organes génitaux d’une femme ainsi qu’une paire de seins et la voix qui va avec. Il est devenu une superbe femme !

Ladyboy vs Yakuzas 2Mais pour parfaire sa vengeance, le boss l’envoie sur une île déserte où sont réunis 100 gros pervers en slip ! Eux n’ont qu’un seul objectif : violer la femme qui sera amenée sur l’île. Voici donc Kôzô dans ce corps de femme, poursuivis par une horde de mâles obsédés et prêt à tout pour arriver à la saisir.

Vous l’aurez compris c’est complètement barré, trash, décalé et ne fera pas dans la dentelle. Très rapidement, on se rend compte que ce manga ne fera pas dans le bon goût et dans la retenue. Tout est prétexte pour du WTF et pour aller encore plus loin dans le délire.
Toshifumi Sakurai plante très vite le décor pour envoyer notre héros, nouvellement transformé, sur cette île. Et là, cela part dans un joyeux bordel aussi malsain que jouissif, sous réserve de prendre ça au 10ème degré. Car dès son arrivée les joyeusetés vont commencer avec quelques pervers bien attaqués. Car entre ceux qui tuent facilement, ceux qui s’adonnent à des plaisirs solitaires, ou bien ceux qui violent leurs congénères on rentre dans le vif du sujet.

Le titre est un vrai plaisir coupable dans son délire trash, qui dépasse allègrement les limites du bon goût mais qui ne se prend jamais au sérieux. C’est très axé sur le cul et le malsain. Il n’y a aucune subtilité mais quand on rentre dans le délire c’est hyper fun. Le mangaka va loin dans le thème, en allant toujours dans la surenchère mais de façon assumée. Parce que mine de rien, on parle de viol, de pédophilie et autres joyeusetés. Il propose des rebondissements croustillants, allant encore plus loin dans le n’importe quoi, mais ça suffit pour rendre la lecture passionnante. Sans trop spoiler, sur cette île il va trouver son père, un gourou, une homme plus bête qu’humain et tout une ribambelle de détraqués !

C’est hilarant dans le mauvais goût et dans la capacité du titre à aller toujours plus loin et toujours plus profondément dans le douteux.

Mais dans tout ce bordel, le mangaka arrive à développer quand même ce personnage crétin, avec des bribes de son passé et une relation intéressante avec son pervers de père. Quelques personnages secondaires sont aussi un peu développés et offrent quelques moments marquants. Ah ce God, quel phénomène !

L’humour de ce titre se base évidemment sur une idée de base complètement barrée mais aussi par des dialogues crus, délirants et parfois improbables mais qui font souvent mouches. Le capital sympathie de ce titre doit aussi beaucoup au graphisme. Si on a un regard très premier degré c’est moche, mais c’est assumé. Tout est fait pour renforcer le mauvais goût et le côté too much du titre. Le charadesign est finalement judicieux car ils sont moches au possibles, exagérés, disproportionnés, avec un charme un peu oldschool mais avec une expressivité folle. Là aussi, tout est dans l’exagération, mais ça marche bien.

Toshifumi Sakurai s’amuse aussi beaucoup avec le genre survival, dont il retourne tous les thèmes pour les rendre délirant et toujours axés sur le cul.

Pour conclure, Ladyboy vs Yakuzas, l’île du désespoir de Toshifumi Sakurai est un titre à ne pas mettre entre toutes les mains. Déjà par son contenu dérangeant, mais aussi et surtout parce que ça nécessite de rentrer dans le délire et d’avoir le type d’humour nécessaire pour accepter ce mauvais goût ambiant et assumé. Mais pour ceux qui rentrent dans ces critères, c’est un manga plaisant, débridé, stupide mais qui s’assume ! Et franchement, la lecture est un vrai plaisir coupable ! J’ai pris énormément de plaisir à le lire, car j’aime l’humour gras, gore, trash, et qui assume ses blagues et son humour douteux. Il n’y a rien de sérieux, c’est du gros n’importe quoi constant, mais c’est du fun en barre ! Un titre à part, complètement con mais ô combien jouissif !

Testez-le ! Faîtes-vous votre propre avis car en rentrant dans le délire, c’est un petit bijou !

Twin Star Exorcists – tomes 1 et 2 de Yoshiaki Sukeno

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Twin Star Exorcists - tome 1Twin Star Exorcists – tomes 1 et 2 de Yoshiaki Sukeno

Un duo d’exorcistes

Twin Star Exorcists, comme son nom l’indique, va parler d’exorcistes. Mais d’exorcistes tels qu’ils sont vus au Japon. Le tout avec une touche assumée de shônen.
Il va donc être question d’exorcistes luttant contre des esprits, ici appelés Impurs.

Voyons voir ce que nous réserve cette nouveauté signée Kazé Manga.

Twin Star Exorcists – tomes 1 et 2 de Yoshiaki Sukeno sont édité par Kazé Manga et sont disponibles à la vente depuis le 06 mai 2015.

Résumé de Twin Star Exorcists 1 et 2 chez Kazé manga

Résumé du tome 1 :

De génération en génération, les exorcistes luttent contre les forces démoniaques. Parmi ces combattants, le jeune Rokuro fait office des plus talentueux. Mais traumatisé par le massacre de son foyer par des démons, il ne veut plus entendre parler d’exorcisme. Jusqu’à sa rencontre avec Benio, une jeune exorciste qui comme lui semble animée par la vengeance…

Résumé du tome 2 :

Rokuro refuse de devenir Onmyôji, tandis que Benio ne vit que dans un seul but : anéantir tous les Impurs. Leur destinée commune leur impose néanmoins de devenir le couple qui donnera naissance au plus puissant des Onmyôji ! Contraints par leur supérieur, maître Arima, d’habiter ensemble, ils s’aperçoivent très vite qu’ils sont loin d’être un duo harmonieux ! Mais voilà qu’un soir, sur le chemin du retour, Benio tombe sur l’Impur qu’elle recherchait depuis des années afin d’assouvir sa vengeance…

Lutte contre les Impurs

Twin Star Exorcists est normalement un seinen. Mais Kazé l’a marketé en shônen. Et très franchement, il se rapproche plus de ce dernier, tant il utilise les ficelles de ce genre.

On suit l’histoire de Rokuro, un jeune garçon impulsif, un peu « branleur » qui vit aux côté d’exorcistes, des onmyojis. Lui-même en étant un autrefois, et même avec un certain talent. Mais suite à un tragique événement, il refuse d’en être un. Mais lorsqu’il va rencontrer la jeune Benio, elle aussi onmyoji de talent, ses certitudes vont voler en éclat. Il va devoir notamment étaler son talent aux yeux de tous. Le destins de ces deux personnages semblent étroitement lié.

Twin Star Exorcists - tome 2Rien qu’à ce bref résumé, on retrouve bon nombre de poncifs du genre, notamment avec son héros impulsif mais cool, cachant un immense talent et avec une profonde cicatrice. On a aussi le rival avec qui il deviendra proche (Benio), d’autres partenaires de combats, un artefact puissant, une prophétie, et même déjà de vrais méchants charismatiques (dans le tome 2).
Mais sous ce couvert de classicisme et d’énième déclinaison du principe se cache beaucoup de qualité.

Même si l’utilisation des exorcistes est assez courante (Blue Exorcist, Nura, Ga-Rei, D-Gray Man…), comparativement à d’autres titres, il a un aspect traditionnel, s’intéressant de près au folklore japonais. Mais surtout la présence d’onmyojis suppose celle de monstres, ici, les Impurs. Et au cours de ces deux tomes, on voit de sacrés morceaux ! En plus, il y a un vrai potentiel autour de ces impurs, notamment dans le tome 2 et l’arrivée d’un méchant charismatique. Leur monde, Magano, a vraiment le potentiel pour être le théâtre de nombreux développements.

De plus, l’auteur propose une entrée en matière très réussie et rythmée. Il parvient à bien présenter le concept de onmyoji, des Impurs, tout en introduisant convenablement Rokuro. Benio arrive un peu plus tard dans le récit, mais elle intrigue d’emblée. Mais surtout, on saute pas mal d’étapes classiques comme la découverte des pouvoirs, l’entrainement, … Directement, les héros sont présentés comme particulièrement puissants et on voit dès le premier combat leurs caractéristiques et armes de combat. De même, ils vont directement à Magano. De fait, cela rythme le tout, et on a l’impression de rentrer dans le vif du sujet. Ce qui ne rend que plus passionnante la lecture.

Surtout que dans le tome 2, on va déjà en apprendre beaucoup plus sur les traumatismes des deux personnages et notamment sur Benio et sa source de motivation première. Elle n’est certes pas originale, mais suffisamment impactante et bien mise en scène pour captiver. On a l’impression que le mangaka cherche à faire avancer son histoire de façon naturelle presque direct, sans chercher à faire des détours, comme d’autres shônen peuvent le faire.

Pour autant, les personnages ne sont pas oubliés. Ils bénéficient d’une caractérisation suffisante pour s’attacher à eux et rendre intéressante les combats, mais tout en ayant beaucoup de zones d’ombres à creuser. Dans le premier tome, Yoshiaki Sukeno s’évertue à opposer les deux personnages, à montrer leurs différences. Mais personne n’est dupe, et on se doute que c’est pour mieux les rapprocher ensuite et qu’ils sont, au final, très complémentaires. Mais ce rapprochement va s’effectuer de façon originale puisqu’on va les forcer ! Il existe une prophétie à propos des étoiles jumelles qui donneront naissance au plus puissant des onmyujis. Ils vont donc être obligé de vivre ensemble selon les directives du très spécial et excentrique Maître Arima.

Cette situation est intéressante, d’une part, parce qu’elle introduit la prophétie, mais également le personnage sympathique d’Arima, mais aussi parce que ça ouvre la voie à quelques situations conflictuelles ou du moins quelques quiproquos. Cette situation va donc apporter un peu plus d’humour, faisant du bien à l’ambiance.
J’espère juste que le rapprochement et la statu quo actuels vont éviter les quelques lourdeurs dont certains titres sont coutumiers.

Graphiquement, le trait de Yoshiaki Sukeno est superbe. L’auteur de Bimbogami Ga surprend en proposant un trait qui convient parfaitement bien au shônen. Son trait est fin, dynamique, détailé, avec une vraie bonne gestion de l’action. C’est fluide, avec un bon découpage et des charadesign réussis. Les personnages sont expressifs et les impurs sont effrayants et semblent puissants.
Son dessin fonctionne bien avec son récit et décuple encore l’impression de rythme élevé et le côté spectaculaire. Du vrai bon travail !

Pour conclure, Twin Star Exorcists – tomes 1 et 2 de Yoshiaki Sukeno part sur une base assez classique mais a suffisamment de personnalité et de touches d’originalité pour convaincre. Son côté conventionnel et spectaculaire semblent assumés mais vraiment bien utilisés. Au final ces deux tomes sont très réussis et diablement efficaces. Le contexte est bien posé, les personnages charismatiques et suffisament développés, l’intrigue est simple mais on ne s’en éloigne pas et le méchant du tome 2 a du style ! Bref, tous les ingrédients sont là pour avoir un shônen de bonne facture et qui a le potentiel pour devenir passionnant par la suite. Surtout que graphiquement c’est très réussi, spectaculaire et avec une vraie touche !

J’ai donc été globalement et positivement surpris. Je m’attendais à un titre lambda, et malgré ses faux airs qui le font penser, on pourrait bien avoir un excellent petit titre ! A confirmer avec le volume 3.

 

Et vous qu’en avez-vous pensé ? Y voyez-vous un potentiel titre passionnant ?

Gigantomachia de Kentaro Miura

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gigantomania

Gigantomachia de Kentaro Miura

Un one-shot par l’auteur de Berserk

Kentaro Miura est un mangaka de renom que l’on connait essentiellement sur son oeuvre majeure : Berserk.
Ce manga connait d’ailleurs quelques « petits » soucis de rythme de publication. Donc pour certains voir Miura « occuper son temps » à faire un autre manga n’était pas forcément une bonne nouvelle.

Mais ce Gigantomachia, fera-t-il oublier ce petit désagrément ?

Gigantomachia de Kentaro Miura est édité par Glénat et est disponible à la vente depuis le 15 juillet 2015.

Résumé de Gigantomachia

Résumé de l’éditeur :

Dans la mythologie grecque, la Gigantomachie narre la lutte épique des Dieux, menés par Zeus, contre la révolte des géants, frères des Titans et fils de Gaia. Dans ces récits, Zeus remporte la victoire en faisant notamment appel à Héraclès, car seul un humain pouvait battre les géants. Kentaro Miura, auteur du mythique Berserk, s’empare de cette légende et livre ici un récit similaire qu’il s’amuse à placer néanmoins 100 ans dans le futur. Delos, un ex lutteur, mené par Prome, une mystérieuse jeune fille, se voit transporté dans l’avenir afin de lutter contre les forces insectoïdes du géant Alcyon.

Le mystérieux duo Délos/ Promé

Alors qu’il est attendu sur la suite de sa série phare, Kentaro Miura s’offre une petite pause et se fait un petit plaisir avec ce Gigantomachia.

Nous suivons le mystérieux duo Délios/ Promé marchant dans un désert aride. Lors de leur périple ils vont tomber sur la tribu des Mu, sorte de peuple d’hommes-scarabées. Mais ils ne sont pas les bienvenus et Délos en vient à devoir combattre le plus grand guerrier des Mu et sa redoutable force de frappe. Mais Délos est un lutteur qui ne va pas rester sans rien faire.
Mais les Mu n’ont pas à se méfier que de Délos. Une menace plus titanesque plane sur ce peuple.

Le tout se place dans un environnement type post-apocalyptique dans le futur, avec des créatures étranges, des peuples aux coutumes particulières… Si on rajoute à ça la définition même de Gigantomachie, c’est à dire le combat des Dieux contre les Géants, on est droit de s’attendre à un très bon titre, avec des affrontements à foison et surtout titanesques.
Mais dans les faits c’est plus une énorme déception.
L’aspect Gigantomachie se résume à un pauvre affrontement en fin de tome contre un géant. Si en soit, ce combat est assez sympa à suivre, il arrive comme un cheveu sur la soupe. On s’attend à en trouver dans le récit, mais tout ce qui se trame avant ne justifie pas forcément ce combat, et l’apparition du géant. Ce qui fait qu’il n’y a aucun intensité dramatique, à part voir le bien gagner contre le mal.
Nous avons également un combat contre le champion des Mu. Ce dernier s’avère intéressant puisqu’il montre toute l’étendue des capacités de Délos et son état d’esprit. Etant un lutteur, il ne recule jamais face à l’adversité et encaisse tous les coups sans se défiler. En réalité, Délos est plus catcheur que lutteur. Mais là aussi, la justification de ce combat est un peu facile et bancale. On sent que la volonté et de développer Delos et ses capacités, tout en voulant retourner l’opinion des Mu. Mais c’est maladroit, bien que pas déplaisant pour autant.

Le gros problème de ce titre c’est l’impression de creux qui en ressort. L’histoire est une succession d’abîmes et de non développement. Pour faire simple c’est un vide abyssal en terme de scénario.
On ne sait rien de Delos et Promé, ni pourquoi ils sont là, ni comment ils se sont rencontrés. On a bien quelques éclairages en fin de volume, mais ça ne suscite pas le moindre intérêt pour autant, tant le mal aura été fait avant.
Ces deux personnages sont mystérieux, notamment Promé qui a des pouvoirs sortant d’on ne sait où, aux mœurs étranges. La palme revient à ce délire particulier du mangaka qui s’amuse à doter son héroïne d’un « nectar » guérisseur. Sauf que Kentaro Miura, avec son personnage qui ressemble à une toute jeune adolescente, nous suggère fortement qu’il s’administre de la même façon qu’on urine. Ce délire urologique est très étrange et franchement de mauvais goût.

Mais au-delà de ça, il n’y aucun background. On ne sait rien du monde en question, pourquoi cet aspect apocalyptique, qui est l’empire Hu, que sont ces gens, d’où sortent-il… ? Il y a également un rebondissement lors de l’arrivée du géant et du comportement de Delos et Prome. Sauf que ce dernier, aussi sympa soit-il, n’est expliqué en rien ! On doit se contenter de prendre les événements ainsi, sans qu’ils soient introduits, expliqués ou même juste être logiques.

Tout ce qui se passe n’a pas de justification. Ce qui joue sur l’intérêt et l’impact à la lecture. A titre personnel, je suis toujours resté en retrait du récit, sans pouvoir rentrer dedans, sans avoir des sentiments à la lecture.

Parlons aussi du fait que, bien qu’étant un one-shot, ce Gigantomachia ne se suffit pas à lui-même. La fin n’en est pas une et tous les pseudos points abordés seront laissés majoritairement en suspens.

Très honnêtement, je ne vois pas l’intérêt de cette lecture d’un point de vue scénario. Pour moi une lecture complètement dispensable !

Le seul intérêt réside dans la qualité indéniable de dessinateur de Kentaro Miura. Même si je n’aime pas le design de Delos, pour tout le reste il faut avouer que c’est superbe. Les planches sont détaillées, avec un sens du détail très intéressant, des bonnes idées graphiques… Les combats sont dynamiques, les monstres et décors ont de la « gueule ». Son trait est vraiment abouti et classe.

Mais ce qui fait presque d’autant plus « tâche » tant l’écrin ne vaut pas le contenu. Il y a un tel soin dans le dessin qu’il est dommage que la même minutie n’ait été apportée au récit.

Pour conclure, Gigantomachia de Kentaro Miura est une énorme déception. Je ne suis pas du tout rentré dans ce récit que je trouve bancal, creux et sans justification. Une lecture qui n’apporte pas grand chose, tant le background est inexistant, les personnages pas travaillés et des rebondissements qui sortent de nulle part. Il y a un vrai manque sur la contextualisation du récit.
Un lecture que je ne recommande donc pas, même si le travail graphique du mangaka est magnifique. Ce qui prouve une fois de plus que sans histoire, même avec le meilleur dessin du monde, un manga ne fonctionne pas !

Le nom de Kentaro Miura est certes ronflant et une belle tentation, mais passez votre chemin. Je suis peut-être dur, mais c’est à la hauteur de ma déception.

Et vous qu’en avez-vous pensé ? Avez-vous aussi cette impression de vide dans le scénario ?

Yamada-kun & the 7 witches – tome 1 de Miki Yoshikawa

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Yamada-Kun and the 7 witches - tome 1

Yamada-kun & the 7 witches – tome 1 de Miki Yoshikawa

Echange de corps par baiser

Sous le titre un peu mystérieux de Yamada-kun and the seven witches (Yamada-kun to 7 Nin no Majo en VO) se cache un shônen, qui, paradoxalement, ne fait pas intervenir, du moins pas encore, de sorcières.
Il s’agit d’une comédie mâtinée de fantastique et de fanservice. L’idée de base consiste en la possibilité pour le héros de changer de corps par un baiser. Mais bien entendu, ce n’est qu’un point de départ pour des situations rocambolesques.

Yamada-kun and the seven witches – tome 1 de Miki Yoshikawa est édité par Delcourt et est disponible à la vente depuis le 17 juin 2015.

Résumé de Yamada-kun & the 7 witches 1 chez Delcourt

Résumé de l’éditeur :

Ryu Yamada, cancre invétéré, embrasse involontairement la surdouée Urara Shiraishi, ce qui provoque… un échange de corps ! Ils en profitent alors pour explorer ce nouveau physique et se donner des coups de main… Mais un tel pouvoir ne saurait rester longtemps secret et les embrouilles ne tardent pas à faire leur apparition au fil de découvertes toujours plus fantastiques…

Mais où sont les sorcières ?

Yamada-kun and the seven witches est le nouveau titre de Miki Yoshikawa que vous connaissez peut-être pour son autre titre Drôles de racailles.
Ce manga est un shônen racontant les mésaventures de Yamada et Shiraishi. Yamada est un cancre, une personne peu fréquentable, avec ses mauvaises notes, son comportement un peu bad boy. Shiraishi est, elle, l’élève modèle très douée mais solitaire et moquée des autres. Les deux n’ont rien en commun, jusqu’au jour où ils vont tomber des escaliers ensemble. A ce moment-là, Yamada se réveille dans le corps de Shiraishi et inversement. Débute alors toute une série d’événements et de quiproquos jouant sur cet échange de corps.

Partant de personnages classiques, avec une idée de base intrigante mais déjà utilisée, j’avoue être parti avec quelques a priori. Et pourtant, la mangaka parvient à faire voler ce semblant de classicisme pour nous proposer un titre loufoque et très sympathique.

Les personnages sont assez stéréotypés dans un premier temps : la racaille d’un côté, l’intello tendance tsundere de l’autre. Et c’est effectivement le cas. Sauf que l’auteure a l’intelligence de nuancer ça au fur et à mesure. Ainsi Yamada n’est finalement pas un mauvais bougre juste solitaire et Shiraishi n’a pas pour but dans la vie de réussir ses études. Et plus on avance, plus elle se montre attachée à Yamada et moins hautaine et distante.
Finalement ces deux héros, malgré cette facette classique, sont attachants !

Mais au-delà des personnages, ce qui fait la singularité de ce titre c’est l’idée de base à savoir l’échange de corps. Là aussi, on pourrait craindre du classique. Mais Miki Yoshikawa est plus fine que ça. Si on a la classique phase de découverte du corps de l’autre, tendance fanservice, le récit apporte une nouvelle facette à ce rebondissement. Les deux personnages peuvent échanger leur corps à volonté par un simple baiser. ce petit détail, ouvre la voie à beaucoup de possibilités et de situations. Et la mangaka ne s’en privent pas, multipliant les quiproquos, situations burlesques et autres. De fait la lecture est vraiment très plaisante et drôle. On s’amuse des différentes situations dans lesquelles se fourre Yamada.

Au cours de la lecture, d’autres personnages vont faire leur apparition, même si on ne sait pas trop en quoi ils vont influer sur le récit. Je pense notamment à Miyamura, personnage trouble et intriguant qui va se retrouver mêlé au petit jeu des deux personnages principaux.

Ce type de récit et d’humour va beaucoup jouer avec un côté fanservice. Mais très franchement, et pourtant ce n’est pas ma tasse de thé, je l’ai trouvé plutôt utile, apportant un vrai plus, sans donné l’impression d’être purement gratuit. C’est un moyen pour créer des situations drôles et cocasses.

Ce Yamada-kun and the Seven witches est un shônen qui s’avère être une très agréable surprise, distrayante, drôle, fun, pas sérieuse mais avec beaucoup de bonnes idées. On sent que le titre a du potentiel pour nous surprendre et nous passionner. Mon seul regret réside dans ces fameux « Seven Witches« . Parce que pour le moment, il est nullement question de sorcières, et encore moins de 7 sorcières. J’avoue avoir un peu peur que ça tourne un peu au harem manga. Mais cette appellation est un vrai mystère pour le moment. Surtout qu’à part l’échange de corps (ok c’est déjà en soit un peu spécial comme possibilité) il n’est pas question de magie ou autre. Seul la présence d’un club paranormal nous aiguille sur cette orientation possible. A voir comment ces 7 sorcières seront utilisées par la suite.

Graphiquement, le trait de Miki Yoshikawa est agréable et fin. Les charadesigns sont bons, empruntant un côté classique de ce type d’oeuvre mais toujours avec un petit quelque chose de personnel. Il y a notamment beaucoup d’expressivité dans ses personnages et un petit côté mignon. Elle rend bien les émotions de ses protagonistes. Elle a également un certain talent pour mettre en valeur les courbes de son héroïne. Il est intéressant de savoir qu’elle a été l’assistante de Hiro Mashima. Du coup, on peut percevoir certaines inspirations piochées du côté de l’auteur de Fairy Tail. On sent un peu de sa patte sur certains charadesign, et un léger côté fanservice.

Pour conclure, ce Yamada-kun and the seven witches – tome 1 de Miki Yoshikawa qui n’a, pour le moment, de « seven witches » que le titre, s’avère être une agréable surprise. Je n’attendais pas grand chose de cette oeuvre, mais je me suis retrouvé à passer un bon moment, très drôle. Malgré ses airs classiques, le récit comporte suffisamment de bonnes idées et une grosse inventivité dans les situations pour égayer la lecture et prendre plaisir à voir Yamada et Shiraishi s’échanger leur corps. Surtout que la fin, avec ses possibilités ouvertes, offre pas mal de pistes de développement pour la suite. Et on pourrait enfin voir pourquoi « 7 sorcières ». Ce shônen ne révolutionnera pas le genre, et il n’a pas la prétention de le faire. Par contre, pour passer un bon moment, il se pose là ! Espérons que la suite soit du même acabit et surprenne toujours de faon positive.

Un titre inattendu mais ô combien sympathique et drôle. A suivre.

Et vous qu’en avez-vous pensé ? Attendiez-vous quelque chose de ce titre. Aimez-vous ce genre d’humour basé sur des quiproquos et autres situations improbables ?

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